"Cette grippette n'est pas dangereuse", selon le Pr Bernard Debré

Pour le professeur de médecine et député UMP de Paris Bernard Debré, la grippe A(H1N1) n'est "pas dangereuse" et les vaccins ne seront prêts qu'à la mi-novembre, lorsque "le premier pic de contamination sera passé".

Selon le professeur de médecine Bernard Debré, interviewé ce dimanche par le "Journal du Dimanche", la grippe A/H1N1 "n'est pas dangereuse" et il est inutile "d'affoler les populations".

"Tout le monde avait à l'esprit le phénomène de la grippe aviaire, H5N1, qui est très dangereuse pour l'homme avec un taux de mortalité de 60% à 65%, mais pas contagieuse parce qu'elle passe difficilement la barrière des espèces." Mais cette grippe-ci "n'est pas dangereuse. On s'est rendu compte qu'elle était peut-être même un peu moins dangereuse que la grippe saisonnière. Alors maintenant, il faut siffler la fin de la partie !", a déclaré le Pr Debré, qui est également  député UMP de Paris.

"Au Mexique, la grippe a tué car elle venait d'apparaître, a-t-il expliqué. Comme toutes les maladies nouvelles, contre lesquelles le corps n'a pas produit de défense, elle atteint des personnes jeunes et des moins jeunes très handicapées, dénutries, affaiblies..."

"Pas d'autre choix que de suivre l'OMS"

Selon Bernard Debré, "sans le dire, les pouvoirs publics ont déjà commencé à réduire la voilure. Les malades, dont on ne vérifie d'ailleurs plus s'ils ont attrapé le H1N1 ou un simple rhume de cerveau, sont désormais invités à prendre du paracétamol", relève-t-il. "Cela reste une grippette, ce n'est ni Ebola ni Marburg."

Selon lui, les gouvernements "n'avaient pas vraiment d'autre choix que de suivre", après que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) eut, "de façon un peu rapide, commencé à gesticuler, avec des communiqués quotidiens et des conférences de presse à répétition". Mais il leur "reproche d'avoir ensuite succombé à une surmédiatisation politique de cet événement."

"Il y a 800 cas répertoriés en France. C'est une plaisanterie ! Va-t-on se mettre à comptabiliser les diarrhées ?", a-t-il déclaré.

"Il est inutile d'affoler les populations sauf à vouloir leur marteler, à des fins politiques, le message suivant : bonnes gens dormez sans crainte, nous veillons sur vous", a déclaré le Pr Debré qui précise qu'il "n'accuse pas" la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.

"Je ne comprends pas pourquoi l'Etat a pris une commande ferme de 100 millions de vaccins." On sait déjà qu'ils "ne seront pas prêts avant le 15 novembre" c'est-à-dire "lorsque le premier pic de contamination sera passé". Et "admettons que le pire se produise", a expliqué Bernard Debré, est-on certain que les vaccins commandés seront efficaces ? Non."

 

Le Mexique, foyer de l'épidémie, dénombre un nouveau pic des contaminations

Le Mexique - le foyer mondial de l'épidémie de grippe A (H1N1) - avait déclaré les premiers cas de la maladie en avril. Le bilan actuel fait état de 138 morts. Alors que le pays commençait à respirer, les cas de contamination ont repris en juillet dans le sud-est du pays, au Chiapas, région où se côtoient communautés agricoles et sites touristiques et où sévit un important trafic d'immigrants clandestins venus d'Amérique centrale pour passer aux Etats-Unis. Selon le ministère de la Santé, 100 à 130 nouveaux cas par jour étaient recensés à la mi-juillet , mais les autorités locales, moins pessimistes n'ont pas imposé de restrictions aux activités publiques.

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