Vaccination contre la grippe A en France : dispositif renforcé face à l'affluence

Comme le Chef de l'Etat l'avait demandé, le nombre de centres de vaccination contre la grippe A (H1N1) ouverts se multiplie. Des internes ont été appelés en renfort. Le débat est relancé sur l'éventuelle vaccination chez son médecin. Reste à savoir à quel coût.

Après la défiance, l'affluence. La demande de vaccination contre la grippe A (H1N1) augmente de jour en jour en France, notamment en province. Selon le gouvernement, le nombre de personnes vaccinées a été multiplié "par 10 en moins de deux semaines", passant 12.000 personnes le 12 novembre, jour du lancement de la campagne, à près de 120.000 le 25 novembre. Du coup, le gouvernement se mobilise, à la demande de Nicolas Sarkozy.

Le nombre de centres de vaccination ouvert augmente. Sur 1080 au total, les deux tiers sont déjà opérationnels et ce nombre doit augmenter ainsi que leur disponibilité (nombre d'heures quotidiennes d'ouverture, notamment les mercredi et samedi, jours de plus grande affluence). Les préfets ont été chargés d'y veiller.

Pour ce faire, il faut plus de personnel de santé. Dans ce but, 650 internes ainsi que des médecins du travail et le service de santé des armées vont être appelés en renfort, selon les ministères de l'Intérieur et de la Santé.

Afin d'augmenter l'efficacité du dispositif, un pré-accueil à l'entrée des centres va être mis en place. Il permettra de rappeler aux candidats à la vaccination les règles et les prirorités. Un accueil particulier pour les personnes fragiles (femmes enceintes, enfants en bas âge, personnes handicapées prioritaires) sera organisé si possible.

Pour tout renseignement, prié de consulter le site internet de chaque préfecture, l'affichage local (mairie ou pharmacie) ou de composer le numéro d'appel info-grippe (0.825.302. 302).

Selon un communiqué de l'Institut de veille sanitaire (InVS) diffusé vendredi, le nombre des décès signalés en métropole depuis le début de l'épidémie "s'élève à 76, soit huit de plus que dans le bulletin" publié le 26 novembre. L'InVS souligne en outre "l'identification en France (...) de mutations dans le génome du virus" retrouvées "chez deux patients qui, par la suite, sont décédés". Selon l'Institut, "il s'agit d'une mutation récemment signalée dans d'autres pays européens (Norvège, Danemark...) et pour l'un de ces patients, "à cette mutation s'ajoute une autre mutation connue pour conférer une résistance à l'oseltamivir", le nom scientifique de la molécule du médicament antiviral Tamiflu.

La forte demande de vaccination a relancé le débat sur la possibilité qui n'existe pas aujourd'hui de se faire vacciner chez son médecin. Le syndicat de médecins généralistes MG France a demandé, dans un communiqué publié dimanche, de pouvoir pratiquer des vaccins en cabinet médical, affirmant que "3 millions de vaccins conditionnés sous forme de monodoses auraient été livrés selon lui à l'organisme en charge des stocks de vaccins". A ses yeux, les médecins pourraient ainsi traiter les patients qui en ont le plus besoin aujourd'hui", notamment les "patients les plus à risques et les personnes isolées (plus d'un million) qu'ils sont souvent les seuls à voir et qui ne peuvent se déplacer".

Mais le sujet fait polémique. Interrogé lors du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a lancé : "si vous allez chez votre médecin pour vous faire vacciner, vous allez payer une visite. On nous dit c'est 8 euros, mais on se moque de nous, parce que vous allez y aller, vous allez faire voir un autre problème de santé, et ce sera 22 + 8, ce sera 30 euros".

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