Revente de vaccins contre la grippe A : la polémique monte

Le parti socialiste accuse le gouvernement de mener une campagne anxiogène pour essayer d'écouler ses stocks. Dans les rangs même de la majorité, des critiques se font entendre.

La revente à d'autres pays d'une partie des 94 millions de doses de vaccins achetées par la France met le monde politique en ébullition. A commencer évidemment par l'opposition. Ce lundi, le porte-parole du Parti Socialiste, a dénoncé sur Canal + la "campagne bien anxiogène" menée parle gouvernement "pour essayer d'écouler les stocks". Benoît Hamon y voit aussi un moyen "de justifier qu'on ait payé l'équivalent d'un milliard d'euros aux labos pharmaceutiques qui sont les grands vainqueurs dans cette affaire".

De son côté, François Bayrou, trouve choquant que la France cherche à revendre ses surplus. "On a pris des précautions peut-être excessives, au moins ne nous donnons pas le ridicule de ce qu'on est en train de faire en vendant à l'encan ces doses de vaccins" s'est exclamé ce lundi le Président du Modem sur France Info. Mais pour François Bayrou, "la faute stratégique a été de ne pas associer les généralistes, de ne pas demander à chaque Français de se faire vacciner par son médecin et de passer par cette procédure, qui a été si incroyablement difficile à mettre en place et à gérer, des centres de vaccination".

La façon dont a été menée la campagne de vaccination est au cœur de la polémique. Le PS demande l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire. De même que le nouveau centre. Car les critiques ne fusent pas seulement dans les rangs de l'opposition.

Au sein même de la majorité, la solidarité avec le gouvernement connaît des failles. "Nous avons le tiers du Tamiflu mondial, qu'on est en train de fourguer aux pharmacies ; nous avons 10% des vaccins qu'on est en train de refourguer" a ainsi déclaré sur RTL Bernard Debré, député UMP de Paris. Le professeur de médecine, qui est aussi le frère du Président du conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, s'étonne que les moyens mis en oeuvre pour lutter contre la grippe A représentent autant que "le déficit de tous les hôpitaux français" et  "trois fois le plan cancer". Bernard Debré souligne également qu'en juillet, lorsqu'il avait lui-même jugé que les conséquences du virus H1N1 seraient ceux d'une "grippette", il y avait "une pression des laboratoires absolument fantastique".

Pour le moment, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé s'est abstenue de répondre à ceux qui critiquent sa stratégie de lutte contre la pandémie. Bernard Kouchner a en revanche pris son soutien ce lundi matin sur RTL. "Qu'est ce qu'on aurait dit si l'épidémie avait été grave ? Qu'est ce qu'on aurait dit si les gens avaient risqué leur peau ?" s'est étonné le ministre des Affaires Etrangères avant d'affirmer : "Qu'est ce qu'on est content que ce virus soit un peu moins virulent qu'on ne le pensait"

Commentaire 1
à écrit le 04/01/2010 à 15:29
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Etonnante décision de revendre les stocks de vaccins alors que la grande majorité des Français n'a pas reçu la convocation écrite sans laquelle on ne peut se faire vacciner .

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