Une semaine marquée par les décisions historiques prises au G20

A la Une de l'actualité cette semaine, la réunion du G20 à Londres et les décisions "historiques" prises face à la crise financière et économique. L'abaissement des taux directeurs européens à leur plus bas niveau historique, les nouvelles destructions d'emploi massives aux Etats-Unis et la valse des patrons chez les constructeurs automobiles ont également fait les gros titres.

LE G20 S'ENTEND POUR CONTRER LA CRISE ET REGULER LA FINANCE MONDIALE

Réunis ce jeudi à Londres, les dirigeants G20 ont trouvé un accord, qualifié d'"historique" par de nombreux participants, afin de lutter contre la récession et renforcer le contrôle de la finance mondiale. Côté relance, de très importants moyens financiers supplémentaires ont été octroyés pour soutenir l'économie mondiale: 500 milliards de dollars de plus pour le Fonds monétaire international (FMI) dont les moyens vont ainsi être triplés, 250 milliards de dollars pour les instances internationales afin de soutenir le commerce mondial, 250 milliards de dollars de DTS, droits de tirages spéciaux (panier de monnaie) supplémentaires et 100 milliards de plus pour les banques de développement. Soit un total de 1.100 milliards de dollars. Selon le communiqué final, les mesures de relance dans les diifférents pays vont permettre d'injecter 5.000 milliards de dollars supplémentaires dans l'économie, soit quatre points de croissance en plus. Côté régulation, les membres du G20 se sont entendus pour publier une liste noire et grise des paradis fiscaux, estimant que "le temps du secret bancaire est révolu". Ces listes ont été publiés dans la foulée par l'OCDE. Responsables partiels de la crise financière, les agences de notation feront l'objet d'un contrôle accru sous la forme d'un code de bonne conduite, tout comme les fonds spéculatifs ("hedge funds") qui auront une obligation de déclaration et d'immatriculation. Les normes comptables seront par ailleurs revues notamment pour ne pas prendre en compte la seule valeur du marché qui amplifie les effets des variations boursières et donc les crises financières quand les marchés dégringolent. Enfin, les pays du G20 se sont aussi mis d'accord pour mettre en oeuvre de "nouvelles règles" sur les salaires et les bonus au niveau mondial. Ils ont adopté un principe commun de politique salariale responsable.

LA BCE N'ABAISSE SES TAUX QUE D'UN QUART DE POINT, UNE NOUVELLE BAISSE ET DES MESURES NON CONVENTIONNELLES ATTENDUES EN MAI

La Banque centrale européenne (BCE) poursuit tranquillement sa détente monétaire. Alors que l'écrasante majorité des économistes attendaient une baisse de 50 points de base des taux européens, l'organisme francfortois n'a en effet abaissé ses taux que de 25 points de base. Son principal taux directeur s'établit ainsi à 1,25% (contre 1,5% précédemment), soit son plus bas niveau historique. Le président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet a toutefois déclaré lors d'une conférence de presse les taux pourraient encore être réduit dans l'avenir. Les analystes anticipent une baisse d'un quart de point dès la prochaine réunion du Conseil des Gouverneurs, le 7 mai prochain. Jean-Claude Trichet a également annoncé que la BCE allait décider de mesures non conventionnelles pour stimuler l'économie lors de sa prochaine réunion dans un mois. Contrairement à la Réserve fédérale américaine et à la Banque d'Angleterre, la BCE est très réticente à pratiquer une politique de taux zéro. Par conséquent, de nombreux économistes estiment qu'elle ne devrait pas descendre ses taux en deçà de 1%. Pourtant, les perspectives pour l'économie européenne restent très sombres alors que la reprise n'est pas attendue avant l'année prochaine. Alors que l'inflation a touché son plus bas niveau dans la zone euro, à 0,6% en mars.

LE GOUVERNEMENT FRANCAIS FIXE LES LIMITES AUX REMUNERATIONS DES DIRIGEANTS

François Fillon a présenté lundi les règles que le gouvernement souhaite fixer pour encadrer les traitements des dirigeants pour les entreprises aidées par l'Etat jusqu'à fin 2010 au moins via un décret. "Des règles de temps de crise" selon François Fillon. Pour les banques et constructeurs automobiles aidés, "leurs dirigeants devront renoncer aux stock-options et aux actions gratuites et accepter que les parts variables et exceptionnelles de leur rémunération soient stricement encadrées de même que les éventuelles indemnités de départ". Les bonus seront interdits en cas "d'importants licenciements" sans que l'ampleur n'ait été précisé par le gouvernement. En ce qui concernent les entreprises publiques, "elles devront respecter des règles et principes de gouvernance de haut niveau en termes éthiques". Les "parts variables" de leurs rémunérations, ainsi que leurs indemnités de départ seront encadrées. Quant aux autres entreprises , elles devront respecter le code de bonne conduite édicté par le Medef et l'Association française des entreprises privées (Afep). François Fillon a annoncé la mise en place d'un comité des sages. Il sera chargé de veiller à ce que les dirigeants "des entreprises mettant en oeuvre un plan social ou recourant au chômage partiel reconsidèrent l'ensemble de leurs rémunérations". Le Fonds stratégique d'investissement, FSI, devra "prendre en compte dans sa politique d'investissement et dans le cadre de sa participation à la gouvernance des sociétés (...) dans lesquelles il investit, le respect des règles et principes" fixé pour les entreprises publique. Toutes ces règles définies par ce décret feront l'objet d'avenant aux conventions déjà signés avec les entreprises aidées par l'Etat.

NOUVELLES DESTRUCTIONS D'EMPLOIS MASSIVES AUX ETATS-UNIS

Les mois se suivent et se ressemblent pour l'emploi aux Etats-Unis: la première économie mondiale a détruit 663.000 postes en mars selon les données officielles publiées ce vendredi par le Département du Travail. Un chiffre légèrement supérieur aux attentes des économistes, qui tablaient sur 658.000 emplois détruits, et qui confirme la très forte dégradation du marché de l'emploi. Le recul de l'emploi en mars suit plusieurs mois déjà catastrophiques: février avait été marqué par 651.000 destructions d'emplois, janvier par 741.000, niveau corrigé à la hausse et qui représente un triste record depuis 1949, et décembre avec 681.000 postes de travail détruits. Sur les 5 derniers mois, pas moins de 3,3 millions de postes ont été supprimés. Du coup, le taux de chômage grimpe à 8,5% de la population active, en hausse de 0,4 point et au plus haut depuis 25 ans. Mercredi, l'enquête du cabinet spécialisé en ressources humaines ADP avait également souligné le marasme actuel. Le secteur privé a en effet détruit 742.000 postes le mois dernier, bien plus que les 663.000 suppressions anticipées par les économistes. Le secteur des services, qui assure près de 85% de l'emploi non agricole aux Etats-Unis, a perdu 415.000 postes en mars, après 368.000 en février. Avec une main-d'oeuvre en baisse continue depuis plus de deux ans, l'industrie a encore perdu 327.000 emplois, après les 338.000 de février.

VALSE DE PATRONS AU SEIN DE L'AUTOMOBILE MONDIALE

Christian Streiff et Rick Wagoner. Tous deux ont fait les frais cette semaine de la crise que traverse le secteur automobile mondiale. Le premier, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, a été évincé dimanche soir par le conseil de surveillance du groupe. Il sera remplacé par Philippe Varin, patron du groupe sidérurgique Corus, à compter du 1er juin. La direction explique ce remplacement manu militari par la crise exceptionnelle que connaît actuellement le secteur automobile. Dans un communiqué publié dimanche soir, Christian Streiff a jugé la décision du conseil de surveillance "incompréhensible", alors que "les résultats de la politique définie et mise en ?uvre avec les équipes depuis deux ans permet au groupe PSA d'être bien armé face à la crise". Le second, PDG de General Motors, a été poussé à la démission par l'administration américaine. Cette annonce est intervenu la veille des conclusions du groupe de travail chargée par Barack Obama de superviser le plan de restructuration du premier constructeur automobile américain (ainsi que de Chrysler, le troisième et le plus fragile qui doit se marier avec l'italien Fiat). GM espère obtenir une nouvelle aide de l'Etat, après avoir déjà reçu 13,4 milliards de dollars de prêts. Mais le groupe de travail estime que le plan présenté n'est pas viable et donne 60 jours au groupe pour réviser sa copie. Au terme de ce délai, un placement sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites - équivalent du dépôt de bilan - est envisagé.

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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LES effets du G20 ,les USA ont change a partir du 2 avril leurs regles comptable grace a cela ce qui etait negatif va devenir positif ,rien de changer juste une autre maniere de voir les choses!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ce qui est vraiment historique c'est l'emergence de la chine plus le temps va passer et plus on va s'aperçevoir que le monde va etre regi par 2 super puissances les usa qui vivent sur leur passe et la chine sur son avenir.

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