La fraude encouragée par la crise

En Europe, les cadres s'attendent à un recul de la probité dans les entreprises. La France affiche une fois de plus des particularités.

La crise constituerait-elle un bon terreau pour la fraude ? Selon une étude réalisée par le cabinet Ernst & Young, les nombreuses entreprises qui lancent des restructurations pour faire face à la crise risquent d?être victimes d?une aggravation de la fraude interne, notamment au niveau de la comptabilité, des ressources humaines ou des systèmes informatiques. Ainsi, 55 % des 2.200 cadres et employés sondés dans 22 pays européens s?attendent à une recrudescence de la corruption (qui concerne 27 % des cas de fraudes), des allégations mensongères (10 %) et des détournements d?actifs (49 %) ces prochaines années. Ce sont surtout les opérations de fusion-acquisition qui inquiètent : en mettant soudainement deux organisations différentes en commun, « on cumule les failles de chacune», relève les auteurs. Le deuxième sujet de préoccupation vient des plans de licenciement, qui augmentent la quantité de travail demandée aux employés restants et réduisent le temps accordé aux procédures de vérification. Dans ce contexte de sauve-qui-peut, c?est parfois même le niveau général de probité dans l?entreprise qui diminue, du fait du manque de confiance dans l?équipe des dirigeants, 70 % des personnes interrogées estimant que ceux-ci commettent eux-mêmes des fraudes.

Particularités françaises

Selon l?étude, la France ne diffère pas de ses voisins, tout en présentant quelques particularités. Ainsi, un Français sur deux estime justifiés les cadeaux personnels offerts par un dirigeant dans le but de conserver un marché, contre un Européen sur quatre en moyenne. À l?inverse, les possibilités de répression s?avèrent moins nombreuses : la méthode consistant à mettre en place un numéro téléphonique interne de dénonciation anonyme est peu populaire dans l?Hexagone, alors qu?elle rencontre un certain succès à l?étranger. Reste l?audit interne, jugé peu efficace par les auteurs de l?étude, puisqu?il peut lui-même faire l?objet d?une fraude.

 

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Cette tendance, lourde de conséquence sur la santé et l'image des entreprises, montre l'importance du contrôle interne et de la mission du commissaire aux comptes. En effet, ces deux outils sont un rempart efficace (relative) face à la fraude. Ben...

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