Indicateurs contradictoires aux Etats-Unis

Tout en restant en territoire négatif, l'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier américain est remonté à 44,8 en juin, après 42,8 en mai. Les promesses de ventes de logements ont progressé de 0,1% en mai, soit leur quatrième mois consécutif de hausse, tandis que les dépenses de construction ont baissé, au plus bas depuis cinq ans. Le secteur privé a détruit 473.000 emplois en juin, plus que prévu par les analystes mais moins que les mois précédents, selon le cabinet de conseil en ressources humaines ADP.

La santé du secteur manufacturier américain s'est à nouveau améliorée en juin, selon l'enquête mensuelle auprès des directeurs d'achat publiée ce mercredi par l'Institute for Supply Management (ISM). Son indice d'activité est remonté à 44,8, contre 42,8 en mai et 40,1 en avril et revient ainsi à son niveau le plus élevé depuis août 2008. Le marché attendait une amélioration mais moindre, avec une prévision moyenne de 44,5, selon Reuters.

L'indice ISM reste toutefois au-dessous du seuil de 50 séparant la contraction de l'expansion de l'activité. En juin, la composante des nouvelles commandes a légèrement reculé à 49,2, après être repassée au-dessus de la barre des 50 en mai à 51,1. Elle est toutefois supérieure à son niveau d'avril (47,2). Celle de l'emploi s'est en revanche nettement améliorée à 40,7, contre 34,3 en mai. L'emploi revient ainsi à son niveau de septembre dernier. La composante "prix payés" monte à 50 après 43,5 en mai et 32 en avril.

De leur côté, les promesses de ventes de logements ont augmenté en mai pour le quatrième mois consécutif, selon les chiffres publiés ce mercredi par l'Association nationale des agents immobiliers (Nar). Mais elles n'ont progressé que de 0,1% par rapport à avril, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 0,5%. De plus, la Nar a revu à la hausse la progression spectaculaire d'avril, à 7,1%, au lieu des 6,7% annoncés un mois plus tôt.

L'indice de la Nar témoignant du niveau des promesses de ventes était à 90,7 points fin mai, soit son plus haut niveau depuis septembre 2008 (90,9 points). La Nar indique en outre qu'il faut remonter à octobre 2004 pour retrouver une série de quatre mois consécutif de hausse de cet indicateur. Pour elle, "les acheteurs commencent à être plus actifs même s'ils font face" à des difficultés plus grandes pour obtenir des prêts.

Malgré le bond des promesses de ventes en avril, les ventes de logements effectivement réalisées en mai n'avaient progressé que de 2,4%, selon la Nar. L'Association avait expliqué cela par les difficultés rencontrées par les acheteurs dans l'obtention des crédits nécessaires à la réalisation des transactions.

Toujours dans l'immobilier, les dépenses de construction ont baissé en mai, plus que prévu par les économistes, selon le département du Commerce. En données corrigées (CVS), ces dépenses sont en recul de 0,9% par rapport au mois précédent, une baisse anticipée par les économistes, mais plus marquée que dans leur prévision (-0,6%).

Le département du Commerce a par ailleurs revu à la baisse les chiffres des mois précédents. Les dépenses de construction n'ont augmenté que de 0,6% en avril (contre 0,8% précédemment annoncé) et ont baissé de 0,4% en mars, alors qu'une hausse avait été initialement estimée (de 0,4%).

Ces dépenses, en baisse sur sept des huit derniers mois, sont tombées en mai à leur plus bas niveau depuis mars 2004, et affichent une chute de 11,6% en glissement annuel.

Les dépenses de construction privées (67% du total) sont en baisse de 1% par rapport au mois précédent, et de 17,4% sur un an. Et les dépenses de construction publiques ont également baissé, de 0,6% par rapport au mois précédent; mais restent en hausse sur un an (de 3,4%). Celles des Etats et collectivités locales reculent plus rapidement (-0,7% sur un mois) que celles de l'Etat fédéral (-0,3%).

Enfin, le secteur privé américain a supprimé 473.000 emplois en mai, soit 80.000 de plus qu'attendu, mais cet indicateur est désormais orienté à la baisse, montre l'enquête mensuelle publiée ce mercredi par le cabinet de services aux entreprises ADP.

Les économistes anticipaient entre 315.000 et 394.000 suppressions de postes. Le chiffre des suppressions du mois de mai a en outre été révisé à 485.000 contre 532.000 annoncé initialement.

Les suppressions d'emplois du privé sont revenues en juin à leur plus bas niveau depuis octobre dernier.

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