Bonne surprise sur le front de l'emploi américain

Alors que le taux de chômage américain était attendu à son plus haut niveau depuis 26 ans, à 9,6%, il a finalement été annoncé à 9,4% ce vendredi. C'est le premier recul de la statistique depuis avril 2008. Il conforte les propos du président Barack Obama selon lesquels le pays se trouve désormais face au "début de la fin" de la crise.

Selon les statistiques officielles publiées ce vendredi, l'économie américaine a supprimé 247.000 emplois en juillet, contre 320.000 attendu, et le taux de chômage aux Etats-Unis a diminué à 9,4%, contre 9,5% en mai et alors qu'il était annoncé à 9,6%. L'économie américaine "s'éloigne du gouffre" et du "spectre de la dépression", a déclaré la Maison Blanche en réaction à ces chiffres.

Le nombre de suppressions de postes mensuelles est ainsi le plus faible depuis le mois d'août 2008 et le taux de chômage recule pour la première fois depuis avril 2008. Depuis le début de la récession en décembre 2007, l'économie américaine a supprimé 6,7 millions d'emplois, a précisé le département du Travail.

On attendait du taux de chômage de juillet qu'il vienne donner une indication sur la vigueur de la reprise. Son recul vient ainsi soutenir les propos du président Barack Obama, qui s'est attaché, jeudi - dans un discours prononcé dans la banlieue de Washington -  à défendre bec et ongles sa politique de relance et à assurer aux Américains que le pays assistait au "début de la fin" de la crise économique.

Cette position rejoint celle du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, pour qui on "observe de plus en plus de signes montrant que la récession a touché le fond".

Signes encourageants

Parmi les indicateurs encourageants publiés ces derniers jours aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage pour la semaine s'achevant le 1er août et publiées jeudi (6 août) ont confirmé leur décrue amorcée en juin. Elles sont tombées à 550.000, soit nettement moins que les 588.000 (chiffre révisé) de la semaine précédente et les 580.000 que prévoyaient les économistes.

"Cette statistique paraît certainement bonne" comparée à celles du début d'année, a estimé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics. Le pic avait été atteint fin mars, à 674.000 demandes hebdomadaires.

"Les licenciements doivent encore ralentir, cependant. Nous avons le sentiment qu'il faudrait environ 350.000 inscriptions par semaine pour que le marché du travail se stabilise", a souligné Andrew Gledhill, de Moody's Economy.com. "Sachant qu'il a fallu près d'un an et demi" pour passer de ce niveau au pic des inscriptions, "le rétablissement du marché du travail n'est clairement pas pour demain", a-t-il poursuivi.

Autre indicateur, le cabinet de services aux entreprises ADP a publié mercredi (5 août) son enquête mensuelle sur l'emploi américain, annonçant 371.000 suppressions de postes en juillet, soit le plus faible niveau depuis octobre 2008. Les économistes s'attendaient toutefois à un niveau moindre, de 345.000.

Un déficit de 1.300 milliards de dollars, Barack Obama en difficulté

La pression s'accentue toutefois sur le président américain, le bureau du budget du Congrès ayant annoncé jeudi que le déficit budgétaire du pays avait atteint les 1.300 milliards de dollars en juillet, sur les dix premiers mois de l'exercice budgétaire en cours qui se termine le 30 septembre. Les dépenses ont augmenté de 530 milliards de dollars - soit 21% - par rapport à juillet 2008, tandis que les recettes ont chuté de 350 milliards de dollars - soit 17%.

Une nouvelle qui a donné du grain à moudre au camp républicain. Ce dernier estime que le plan de relance de 787 milliards de dollars lancé par Barack Obama accroît le déficit sans véritablement créer d'emplois.

Un nouveau sondage de l'université Quinnipiac indique également qu'à peine un Américain sur deux a confiance en son chef de l'Etat, soit le taux le plus bas depuis le début de la présidence de Barack Obama en janvier.

A la publication du taux de chômage de juillet, la Bourse de Paris est reparti à la hausse, dépassant les 3.500 points, et Wall Street devrait ouvrir en hausse.

A noter que les ventes de détail annoncées jeudi se sont affichées en baisse de 5% en juillet sur un an, démontrant que la consommation américaine reste hésitante, bien que les dépenses de consommation des ménages aient repris ces deux derniers mois.

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