Les libéraux allemands vont plaider pour une libéralisation accrue de l'économie

Les libéraux allemands du FDP, qui vont faire leur grand retour au gouvernement, sont de chauds partisans des baisses d'impôts. Ils n'auront pas la tâche facile compte tenu de la conjoncture outre-Rhin.

Le parti libéral allemand FDP, qui préconise des baisses d'impôt plus marquées que la CDU (chrétiens-démocrates) et un assouplissement des conditions de licenciement, est avec son chef, Guido Westerwelle, le principal gagnant des élections de dimanche. Guido Westerwelle, dont le parti était dans l'opposition depuis 1998, s'est félicité du "résultat électoral exceptionnel", soulignant que, désormais, "nous voulons participer au gouvernement".

Avec les 93 sièges du FDP (14,6% des voix selon les projections), la future coalition "noir-jaune" (CDU/CSU-FDP) disposerait d'un total de 332 sièges sur un total minimum de 598 au Bundestag (le nombre de sièges n'est pas fixe, en raison de la loi électorale allemande), soit une majorité claire et nette. La gauche toutes tendances confondues (SPD, Die Linke et les Verts) réunirait autour de 290 députés.

Guido Westerwelle s'est a priori réservé le portefeuille des Affaires étrangères, qui est traditionnellement réservé outre-Rhin au partenaire de la coalition, avec le titre de vice-chancelier. Mais le FDP pourrait revendiquer des portefeuilles économiques, son domaine de prédilection pour lequel il réclame depuis longtemps plus de libéralisme dans l'économie.

La position du FDP est d'autant plus forte que, avec 33,8% des suffrages, la CDU/CSU recule par rapport à 2005. Les chrétiens-démocrates obtiendraient 239 sièges au Bundestag, selon les projections. Il s'agit d'un des plus faibles scores pour la CDU/CSU depuis la guerre; la seule fois où son résultat fut inférieur remonte à 1949, avec 31%.

Tout ne sera sans doute pas facile lors du second mandat Merkel. "Gouverner l'Allemagne va être plus difficile maintenant. Il y aura une opposition plus forte qu'auparavant", fait remarquer Dietmar Herz, politologue à l'université d'Erfurt, cité par Reuters. "Il existe des différences notables entre les conservateurs de Merkel et le FDP en politique économique, et il y aura des conflits entre eux". D'autant que, compte tenu de la crise économique qui frappe durement l'Allemagne cette année et qui creuse les déficits, le plaidoyer du FDP pour des baisses d'impôts risque de se heurter aux thèses nettement plus prudentes de la CDU-CSU.

De son côté, avec 23% des voix, le SPD devrait n'obtenir que 146 sièges, soit une perte de plus de 70 par rapport à la chambre sortante. Jusqu'alors, son score le plus faible depuis la fondation de la République fédérale en 1949 avait été 28,8% en 1953. Dans le même temps, le parti Die Linke progresse spectaculairement sur la gauche du SPD. En 2005, le PDS, dont il est issu, avait réuni 8,7% des suffrages; dimanche, Die Linke a engrangé autour de 12% des voix, soit 76 sièges.

Il est le quatrième parti d'Allemagne, devant les Verts. "Nous sommes désormais le parti qui fera pression pour que l'Etat social soit reconstitué", a déclaré son coprésident Oskar Lafontaine, transfuge du SPD qu'il présida dans les années 1990. Les Verts passent pour leur part de 8,1% à 10,7%, soit quelque 68 députés. Tout en se félicitant de ce bon score, Jürgen Trittin, candidat des Verts à la chancellerie et ancien ministre de l'Environnement, a estimé que "même des Verts super-bons n'ont pas pu compenser le désastre du SPD".

Le taux de participation a été historiquement bas dimanche à ces élections, 72,5% contre 77,7% en 2005, qui marquait déjà un record à la baisse. Dans les années 1980, la participation était comprise entre 84 et 90%. Ce taux de participation est cependant largement supérier à ceux enregistrés ces dernières années en France.

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ah! Ces Allemands! Ils sont, non seulement plus réalidtes que nous - CF nos dirigeants, élus et autres syndicalistes - mais plus efficaces: j'ai cru comprendre que leurs finances étaient en ordre

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il y a heureusement en Allemagne une frange de l'électorat qui se souvient ou conduit l'étatisme. Qui se souvient que le socialisme conduit toujours à la misère. Qui se souvient que Ludwig Erhard et de Wilhelm Röpke, ont permis à l'Allemagne de bâtir...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très bien drlapiano, retirez l'État de septembre 2008 à aujourd'hui, et vous ramasserez des millions de chômeurs, de personnes à la rue, précisément à cause d'une course au libéralisme le plus total, le plus absurde... C'est le capitalisme qui a perm...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les liberaux en allemagne ? , ben regardez les finances publiques allemandes , leurs dettes progressent moins vite que les notres mais ils ont aussi un trou , cessez de glorifier le voisin , il est aussi dans le caca que nous , peut'etre que les alle...

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