Quels candidats à la tête de l'Union européenne ?

Le traité de Lisbonne enfin ratifié, les dirigeants européens s'apprêtent à choisir les deux personnalités qui occuperont les postes de président "stable" de l'Union européenne (UE) et de Haut-représentant de l'Union à l'étranger. Petit tour des candidats potentiels ou déclarés.

Le traité de Lisbonne ratifié par les vingt-sept pays de l'UE, les dirigeants européens s'apprêtent à choisir le premier président stable de l'Union, élu pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une fois, et le Haut-représentant de l'UE pour la politique étrangère, sorte de "ministre des Affaires étrangères" de l'Union.

Le président dfrançais Nicolas sarkozy s'est même prononcé ce jeudi pour une désignation rapide, espérant une décision "dès la semaine prochaine".

 

Les candidats potentiels ou déclarés

Comme président "stable" de l'UE sont pressentis :

- Herman Van Rompuy : 62 ans, Premier ministre de Belgique, chrétien-démocrate flamand. Il dirige un gouvernement de coalition depuis moins d'un an. Il a réussi à ramener de la stabilité dans un pays secoué par les conflits entre Flamands et Wallons et affecté par la crise financière. Ce succès est également son principal handicap car beaucoup de responsables belges craignent que son départ ne replonge le pays dans la crise. Sa candidature semble en tous les cas faire consensus.

- Jan Peter Balkenende : 53 ans, Premier ministre des Pays-Bas, chrétien-démocrate, il dirige un gouvernement de coalition. Ses adversaires rappellent qu'il était déjà chef du gouvernement quand les électeurs ont rejeté le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Un mauvais présage ?

- Jean-Claude Juncker : 54 ans, Premier ministre de centre-droit du Luxembourg, cet Européen convaincu est l'un des pères du traité de Maastricht qui a conduit à la création de l'euro. Président du forum des ministres des Finances de la zone euro, il a été critiqué pour ne pas avoir réagi assez vite à la crise financière. Le secret bancaire qui prévaut dans son pays nuit également à sa candidature. Les Britanniques le considèrent par ailleurs comme trop fédéraliste.

- Wolfgang Schüssel : 64 ans, ancien chancelier chrétien-démocrate autrichien de 2000 à 2007, il conserve de bonnes relations avec la chancelière allemande Angela Merkel. Certains Etats lui reprochent cependant d'avoir ouvert son gouvernement au populiste d'extrême-droite Jörg Haider, décédé depuis, ce qui avait provisoirement mis l'Autriche au ban de l'Union.

- Paavo Tapio Lipponen : 68 ans, ancien Premier ministre social-démocrate de Finlande, il est cité comme un candidat de compromis possible.

- Vaira Vike-Freiberga : 71 ans, surnommée la "Dame de fer" de Lettonie, l'ancienne présidente de ce pays est la seule femme officiellement en lice. Pro-atlantiste, elle avait soutenu sans réserve la guerre en Irak.

- John Bruton : 62 ans, ancien Premier ministre d'Irlande et actuel ambassadeur de l'UE aux Etats-Unis, il s'est dit intéressé.

- Tony Blair : 55 ans, quelque temps considéré comme le grand favori, les chances de l'ancien Premier ministre britannique se sont évanouies en raison de son soutien sans faille à la politique de George W. Bush et à la guerre en Irak. Sa candidature souffre aussi du fait que la Grande-Bretagne n'appartient ni à la zone euro, ni à l'espace Schengen.

Comme Haut-représentant de l'UE sont pressentis :

- David Miliband : 44 ans, ministre britannique des Affaires étrangères et protégé de Tony Blair, considéré comme le grand favori pour ce poste.

- Massimo D'Alema : 60 ans, ex-communiste, il a été président du Conseil et ministre des Affaires étrangères d'Italie à la fin des années 1990.

- Olli Rehn : 47 ans, ce Finlandais est depuis 2004 commissaire européen à l'Elargissement de l'UE et s'affiche comme un ferme partisan de la poursuite de ce processus.

- Carl Bildt : 60 ans, même s'il s'en défend, le ministre suédois des Affaires étrangères, et ancien Premier ministre, est considéré comme un candidat potentiel. Mais ses positions, à la fois très antirusses et très favorables à l'entrée de la Turquie dans l'UE, le handicapent.

 

Un rôle en retrait pour le futur président ?

Si le traité de Lisbonne est destiné à apporter plus de clarté au fonctionnement des institutions de l'UE, la répartition des rôles entre ces deux postes est loin d'être complètement explicitée, notamment en ce qui concerne la représentation de l'Union européenne à l'extérieur.

D'autant que le futur Haut-représentant aux affaires étrangères verra ses prérogatives renforcées en comparaison du diplomate en chef actuel. Il disposera d'un service diplomatique de plusieurs milliers de personnes, et sera en même temps vice-président de la Commission européenne. Il pourrait ainsi émerger comme le nouvel homme fort de l'Europe.

Pour beaucoup d'analystes, la clé de la paix dans le ménage européen passera donc par le choix d'un président de l'UE se contentant d'un rôle en retrait. "Il faut qu'il soit conscient des limites de sa fonction, qu'il n'essaie pas d'être un ministre bis des Affaires étrangères", a ainsi déclaré l'influent député européen allemand Elmar Brok. D'où probablement l'échec de la candidature de Tony Blair, jugé trop ambitieux.

Autre point institutionnel compliqué à saisir de prime abord : le système actuel de la présidence tournante de l'UE, confiée tous les six mois à un nouveau pays, subsistera pour les Conseils des ministres (sauf ceux consacrées aux Affaires étrangères).

En résumé, la présidence tournante prendra la tête du Conseil de l'Union européenne (le nom officiel pour les Conseils des ministres, réunion des ministres des Etats membres par domaines de compétence : agriculture, emploi, affaires économiques, etc...), et la présidence "stable" prendra la tête du Conseil européen (sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des vingt-sept pays auquel est également présent le président de la Commission).

Commentaires 3
à écrit le 06/11/2009 à 9:15
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Je parie toujours sur François Fillon (marié à une britannique !) dont une grande photo en couleurs orne la 1ère page du Monde daté du 6/11. Sarkozy le sortira de son chapeau au dernier moment.

à écrit le 05/11/2009 à 21:23
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HEUREUSEMENT QUE LA CANDIDATURE DE TONY BLAIR (LE JOKER) N'EST PLUS D ACTUALITE. LE DIVORCE AURAIT ETE CONSOMME ENTRE LES CITOYENS EUROPEENS ET LEURS INSTITUTIONS, RELATIONS DEJA FORT COMPLEXES.

à écrit le 05/11/2009 à 15:32
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Quel gâchis cette Europe,on ajoute encore de nouvelles personnes et donc quelques milliers de fonctionnaires en plus,et pour connaitre quoi aujourd'hui :il faut supprimer les croix dans les écoles italiennes.Il est vrai que le sujet en 2009 est primo...

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