Journée particulièrement chargée sur le front macro-économique aux Etats-Unis. A la veille des fêtes de Thanksgiving, de nombreuses statistiques sont en effet au programme ce mercredi. Elles sont pour l'instant plutôt satisfaisantes.

Les commandes de biens durables ont reculé de 0,6% en octobre, selon les chiffres fournis par le département du Commerce. Ce repli constitue une surprise alors que les économistes misaient sur une nouvelle progression de 0,5%. Cependant, cela s'explique en grande partie par la forte révision à la hausse des performances de septembre. Initialement estimée à 1,4%, la hausse enregistrée ce mois-ci a en effet été réévaluée à 2%.

En excluant, le secteur des transports, les commandes de biens durables ont reculé de 1,3% en octobre contre un gain attendu de 0,6%. C'est leur plus forte baisse depuis le mois de mars mais la hausse de septembre a été relevée de 1,2% à 1,8%. Hors défense, soumis aux aléas des commandes de l'Etat, elles ont augmenté pour le deuxième mois de suite de 0,4%, contre +1,8% en septembre (+0,8% en première estimation).

En revanche, les dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté un peu plus qu'attendu en octobre et davantage que leurs revenus. La consommation a progressé de 0,7% après une baisse de 0,6% (-0,5% en estimation initiale) le mois précédent. Les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 0,5%.

Les revenus des ménages ont parallèlement enregistré une hausse de 0,2%. Les analystes escomptaient une progression de 0,1% des revenus. Les chiffres du mois de septembre ont été revus à la hausse, faisant apparaître une progression de 0,2% au lieu de la stabilité initialement annoncée.

Sur le front de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage ont touché la semaine dernière leur plus bas niveau depuis septembre 2008, avec 466.000 dossiers déposés contre 501.000 la semaine précédente. Les économistes n'avaient pas anticipé ce fort repli, misant sur une stabilité des inscriptions. Le département du Travail a cependant relativisé cette baisse, mettant en avant des facteurs saisonniers.

La moyenne mobile sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, est également passée sous la barre du demi million pour la première fois depuis un an, à 496.500 demandes. En outre, le nombre de chômeurs indemnisés s'affiche au plus bas depuis février à 5,42 millions. Cela représente 4,1% de la population active, contre 4,3% la semaine précédente.

De son côté, le moral des ménages américains s'est dégradé en novembre, en raison des préoccupations liées à leur situation financière, montrent ce mercredi les résultats définitifs de l'enquête mensuelle Reuters/Université du Michigan. L'indice du sentiment du consommateur est en recul à 67,4 après 70,6 en octobre.

"Le repli de la confiance est imputable aux évaluations moroses des consommateurs sur leur situation financière, les pires jamais enregistrées depuis soixante ans qu'existe cet indicateur", commente Richard Curtin, responsable du rapport, dans un communiqué. La composante mesurant la situation financière actuelle des consommateurs s'est incrite à 63 fin novembre contre 69 un mois auparavant. Quant aux anticipations relatives à cette situation, elles sont tombées à 112 contre 117 fin octobre.

Côté immobilier, les ventes de logements neufs ont augmenté de 6,2% en octobre aux Etats-Unis, un rebond nettement plus marqué qu'attendu, qui les porte à leur plus haut niveau depuis plus d'un an, selon le département du Commerce. Les ventes ont atteint 430.000 unités en rythme annualisé, leur niveau le plus élevé depuis septembre 2008, contre 405.000 le mois précédent.

Les économistes anticipaient en moyenne un chiffre autour de 400.000 ventes, équivalent à une hausse de 2%, après celui de 402.000 annoncé initialement pour septembre. L'offre de logements neufs représente cependant 6,7 mois de ventes au rythme actuel, son plus bas niveau depuis décembre 2006, précise le département du Commerce. A 239.000 unités fin octobre, contre 250.000 en septembre, ce stock se situe au plus bas depuis mai 1971. Le prix de vente médian, à 212.000 dollars, est en baisse de 0,5% sur un an.