Japon : révision en forte baisse de la croissance du troisième trimestre

La chute surprise des investissements a conduit à une réévaluation à la baisse de la croissance nipponne au troisième trimestre. Donnée en hausse de 1,2% il y a moins d'un mois, elle ne serait en fait que de 0,3%.

La croissance japonaise a été ramenée à 0,3% au troisième trimestre (juillet-septembre) par rapport aux trois mois précédents, contre 1,2% annoncé mi-novembre. Cette révision vertigineuse s'explique par la baisse de 2,8% des investissements nippons, initialement annoncés en hausse de 1,6%. Auparavant, la prévision de croissance du gouvernement japonais dépassait largement celle des analystes (+0,7%), mais désormais, elle se retrouve largement en-dessous.

En rythme annualisé, la croissance japonaise retombe à 1,3% au troisième trimestre, contre une première estimation de 4,8% établie par le gouvernement. Les analystes, eux, tablaient sur une hausse de 2,8% du PIB (produit intérieur brut).

Les stocks ont ajouté 0,1 point de pourcentage à la croissance, au lieu de 0,4 point de pourcentage selon les premières estimations. Quant aux exportations, leur contribution reste à 0,4 point de pourcentage, comme en première estimation.

Après être sorti de sa récession la plus grave depuis plusieurs décennies lors du trimestre allant d'avril à juin, le Japon semble connaître une reprise moins vigoureuse que prévu. Le gouvernement du Premier ministre Yukio Hatoyama, au pouvoir depuis près de trois mois, se trouve dans une situation difficile avec la montée de la déflation et la hausse du yen qui menace les exportations.

Il a donc lancé mardi un nouveau plan de relance de 7.200 milliards de yens, destiné à empêcher l'économie de retomber dans le rouge. Les économistes estiment toutefois que, malgré ce plan, l'économie japonaise va continuer à ralentir au cours des prochains trimestres. La baisse des salaires limitera la consommation, estiment-ils sans pour autant envisager une retombée en récession.

Les possibilités de jouer sur le budget sont limitées pour le gouvernement en raison du fardeau de la dette qui risque de monter à 200% du PIB, un record pour un pays développé. Cela pourrait inciter la Banque du Japon à lancer de nouveaux systèmes de prêts pour faire baisser les taux d'intérêt à long terme.

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