La BCE laisse ses taux inchangés, sur fond d'inquiétudes sur la reprise

Le taux de refinancement reste donc à l'étiage record de 1%, dont il n'a plus bougé depuis le 7 mai 2009. La BCE prendra en mars les décisions relatives au "retrait progressif des mesures de soutien" aux économies de la zone euro. La Banque d'Angleterre a elle aussi opté pour le statu quo.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux directeurs inchangés ce jeudi, comme le marché s'y attendait. Le taux de refinancement reste donc au plus bas record de 1%, dont il n'a plus bougé depuis le 7 mai 2009. Le taux de facilité de dépôt reste à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%, des niveaux dont ils n'ont pas varié, eux non plus, depuis neuf mois.

Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a jugé lors de sa traditionnelle conférence de presse les taux actuels "appropriés" et a redit par ailleurs qu'aucun danger inflationniste ne menaçait.

Faire revenir les déficits publics dans les clous

Jean-Claude Trichet a également approuvé l'objectif de réduction du déficit annoncé par la Grèce. Les mesures présentées mercredi à la Commission de Bruxelles sont "des pas dans la bonne direction", a-t-il dit, affirmant sa confiance dans le gouvernement grec.

La BCE anticipe globalement une "croissance modérée dans la zone euro en 2010. Le processus de reprise sera sans doute irrégulier et les perspectives sont sujettes à l'incertitude", a souligné son président. Il s'est toutefois gardé de verser dans le pessimisme : citant des chiffres du Fonds monétaire international (FMI), il a rappelé que le déficit public attendu en zone euro était autour de 6% du PIB cette année, à comparer avec plus de 10% aux Etats-Unis et au Japon.

En revanche, a-t-il insisté, il est d'une "importance capitale" que les gouvernements mettent au point une "stratégie de sortie" de crise, qui leur permettra de revenir dans les limites fixées par le Pacte de stabilité européen, de 3% de déficit par rapport au PIB. La consolidation budgétaire (le retour à des déficits moindres) doit "démarrer en 2011 au plus tard", a-t-il déclaré. La plupart des pays se sont engagés à respecter le pacte en 2013, mais sont restés évasifs sur les moyens d'y parvenir.

Soutien aux banques et décisions "importantes" prévues en mars

La BCE continuera de soutenir le système bancaire par des mesures en faveur du crédit, a annoncé Jean-Claude Trichet. L'argent investi par les Etats et les contribuables pour sortir le secteur bancaire de la crise est tellement énorme "que nous n'accepterons pas qu'il y ait des restrictions au niveau de l'offre" en crédit, a-t-il prévenu. Le président de la BCE a de plus estimé que les banques devaient renforcer leurs fonds propres et profiter des aides publiques pour se recapitaliser.

La Banque centrale prendra début mars des décisions "concernant un retrait progressif des mesures de soutien" aux économies de la zone euro, a déclaré le Français. La prochaine réunion de la BCE début mars devrait donc être de première importance, d'autant que la BCE livrera dans le même temps les nouvelles projections de l'Eurosystème.

A noter que la réunion de la BCE de ce jeudi était la dernière avant la désignation du successeur du vice-président de l'intitution, Lucas Papademos.

Taux directeur inchangé en Grande-Bretagne également

Un peu plus tôt ce jeudi, la Banque d'Angleterre ( BoE, Bank of England ) a maintenu son taux directeur inchangé à 0,5% et annoncé qu'elle suspendait  son programme de rachats d'actifs dont le montant de 200 milliards de livres avait été épuisé en janvier.

"Les rachats d'actifs effectués, ainsi que le niveau bas du taux directeur devraient continuer à fournir un soutien important à l'économie (britannique) pour un certain temps", a indiqué son Comité de politique monétaire (CPM) dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion. Il a ajouté qu'il "garderait l'ampleur du programme sous surveillance et d'autres achats pourraient avoir lieu, le cas échéant". Il souligne que l'économie britannique a connu une croissance "lente" au quatrième trimestre de 2009.

Commentaire 1
à écrit le 04/02/2010 à 14:24
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La gestion au jour le jour , au fur et à mesure que le temps passe , est une sorte de soins palliatifs au défaut d'Ordre dans les antagonismes anarchiques du fameux Marché souverain .

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