La Hongrie cristallise à son tour les inquiétudes des marchés

Le forint hongrois, la Bourse de Budapest ainsi que les couvertures de défaillance du pays, les fameux CDS, ont chuté après des déclarations alarmistes de responsables du parti au pouvoir.
(Crédits : © 2010 Thomson Reuters)

Branle-bas de combat à Budapest ! Les clignotants financiers passent les uns après les autres au rouge sur fond d'inquiétudes croissantes quant à la solidité financière du pays. Le porte-parole du gouvernement n'a ainsi pas hésité à affirmer que les propos d'un responsable politique du parti au pouvoir, le Fidesz, évoquant la faible chance du pays d'éviter une crise semblable à celle de la Grèce, n'étaient pas exagérés.

A la suite de ces commentaires, le forint est tombé à un plus bas d'un an face à l'euro pour s'échanger à 285,75 forints pour un euro, avant de légèrement remonter autour de 288 forints. En 24 heures, le forint s'est déprécié de 5,5%. 

En outre, le coût de l'assurance contre un risque de défaut (CDS, "credit default swap") du pays sur sa dette s'est accentué de plus de 100 points de base (pdb) pour atteindre 430 pdb. De son côté, la Bourse de Budapest perdait plus de 3% ce vendredi, après un recul de 1% jeudi.

L'origine de cette défiance ? Un site Internet a cité jeudi le vice-président du parti au pouvoir (Fidesz), Lajos Kosa, indiquant que le nouveau gouvernement avait trouvé des finances publiques dans un état pire que prévu et qu'il n'y avait ainsi qu'une très faible chance pour le pays d'échapper à un scénario grec en la matière. Vendredi, Peter Szijjarto, porte-parole du Premier ministre Viktor Orban, a déclaré à propos de ces commentaires: "c'est le Premier ministre (socialiste) Ferenc Gyurcsany (sortant, ndlr) qui a parlé d'un défaut. De plus, il a fièrement dit que la Hongrie était proche d'un défaut, il a dit cela il y a un an et demi (...) et ensuite qu'il était fier de pouvoir être le seul à sauver la Hongrie d'un défaut en empruntant auprès du FMI (...) De ce point de vue je ne pense pas que (les commentaires de Lajos Kosa) soient du tout exagérés."

Selon le porte-parole du Premier ministre, le nouveau gouvernement hongrois envisage d'ailleurs de prendre des mesures d'ici 72 heures afin d'améliorer l'état des finances publiques du pays, et souhaite également lancer des réformes importantes et réduire la fiscalité pour accroître la compétitivité hongroise.

La banque centrale a estimé que le déficit de la Hongrie pourrait être cette année de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) ou 4,3% si le gouvernement gèle les réserves budgétaires restantes. Les analystes anticipent plutôt un déficit de 5%, tandis que des représentants du gouvernement ont évoqué un chiffe supérieur à 7%.

Les nouvelles inquiétudes qui naissent autour de la Hongrie font inévitablement penser à la situation grecque. Dans les deux cas, il y a eu changement de gouvernement, puis découverte de données sur les finances publiques du pays pires que prévu. En revanche, si la Grèce est membre de la zone euro, ce n'est pas le cas de la Hongrie. Mais l'Union européenne dans son ensemble n'a pas besoin, dans le contexte actuel, d'un nouveau maillon faible.

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