Etats-Unis : l'activité industrielle rebondit, pas l'emploi

Pour la première fois depuis le mois de janvier, le secteur privé a détruit en août plus de postes qu'il en a créé. En revanche, l'indice ISM manufacturier a progressé le mois dernier.

La situation ne s'améliore toujours pas sur le marché de l'emploi américain. Pire, elle se dégrade encore. Pour la première fois depuis le mois de janvier, le secteur privé américain a ainsi détruit en août plus que postes qu'il en créé. Selon les chiffres du cabinet en ressources humaines ADP, 10.000 suppressions d'emplois ont été enregistrées le mois passé dans le privé.

Les économistes prévoyaient au contraire 19.000 créations d'emplois au mois d'août, après les 37.000 créations (chiffre révisé à la baisse: 42.000 en estimation initiale) du mois de juillet. Ce chiffre laisse donc augurer de très mauvaises statistiques officielles du marché de l'emploi, qui seront publiées ce vendredi. Les analystes estimaient jusqu'à présent que la première économie mondiale avait détruit 100.000 postes en août. Mais ils tablaient sur 41.000 créations dans le privé.

Par ailleurs, les dépenses de construction ont reculé de 1% en juillet, tombant ainsi à leur plus bas niveau depuis dix ans. Les économistes anticipaient en moyenne une baisse de 0,5%. Les dépenses de juin ont en outre été révisées à la baisse, affichant désormais un recul de 0,8%, contre une hausse de 0,1% annoncée initialement.

En revanche, l'indice ISM manufacturier donne des raisons d'espérer un redressement de l'activité américaine, alors que l'hypothèse d'une rechute (scénario en W) ne peut pas encore être écartée. L'activité manufacturière a progressé plus fortement prévu en août, affichant son treizième mois consécutif d'expansion. L'indice ISM des directeurs d'achat du secteur est ainsi ressorti à 56,3 le mois dernier, contre 55,5 en juillet et 53 attendu en moyenne par les économistes. Cette évolution traduit une accélération de la croissance de l'activité industrielle aux Etats-Unis.

Ces dernières semaines, une succession de mauvais indicateurs économiques ont reflété la faiblesse de l'activité outre-Atlantique. La croissance a nettement ralenti au deuxième trimestre (tombant à 1,6% en rythme annuel après 3,7% au premier trimestre), la consommation des ménages ne semble pas en mesure de prendre le relais des mesures de soutien de l'Etat, dont les effets vont bientôt prendre fin, et le marché immobilier touche des plus bas niveaux historiques, après avoir été soutenu à bout de bras par le crédit d'impôt accordé aux primo-accédants.

"D'une manière générale, les données économiques publiées laissent penser que la reprise de l'activité et de l'emploi a ralenti au cours des derniers mois" jusqu'à tomber "à un rythme un peu plus lent que ne le prévoyaient la plupart des dirigeants de la Réserve fédérale", avait reconnu vendredi dernier Ben Bernanke. Pourtant, le président de la Fed reste confiant pour l'économie américaine. "Je prévois que l'économie continuera de croître au deuxième semestre, quoique à un rythme relativement lent", avait-il expliqué. "Les conditions préalables à une amélioration de la croissance en 2011 semblent être toujours là".

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