Au Brésil, Dilma Rousseff se renforce aussi au Parlement

Les Brésiliens ont voté dimanche pour leur président ,mais également pour leurs sénateurs et députés. Dans ces deux cas, le PT de Dilma Rousseff l'a emporté sur le PSDB de José Serra. Les candidats s'affronteront lors du second tour prévu le 31 octobre.

Les Brésiliens appelés aux urnes dimanche pour élire leur président se sont également déplacés pour élire les gouverneurs et les députés des 26 Etats fédérés et du district fédéral (Brasilia), pour renouveler leur Assemblée nationale ainsi que les deux-tiers de leur Sénat.

A l'Assemblée, le PT, le parti de l'actuel président Inacio Lula da Silva et de Dilma Roussef, a remporté le plus grand nombre de sièges : 88, contre 83 lors des élections de 2006. La très large coalition formée par le PT détient 309 sièges en tout, soit 60% de la chambre, contre 58% dans la configuration précédente de l'Assemblée.

Le principal adversaire du PT, le PSDB de José Serra (conservateur), et son allié traditionnel,  le DEM (Démocrates) ont perdu à deux 34 sièges. En tout, leur coalition remporte 111 sièges à l'assemblée, alors qu'elle en détenait 153 dans la législature actuelle.

Défaire au Sénat également

Au Sénat également, où les deux tiers des sièges était renouvelé, l'opposition a perdu la partie dimanche. La coalition du PT a atteint son objectif en obtenant au moins 49 élus sur 81, soit la majorité des 60% nécessaire pour faire approuver les réformes constitutionnelles par exemple. Grâce au jeu des alliances, elle pourrait même compter jusqu'à 60 sièges.

Les sièges gagnés lors de l'élection au sein des deux chambres devront encore passer au crible de la loi "Ficha limpa" ("fiche propre", qui désigne le casier judiciaire vierge). Cette loi dit que tout personnalité politique condamnée en première instance par un collège de magistrats pour corruption électorale, achat de votes ou malversation sera inéligible pendant huit ans. Si la loi ne devrait pas changer la carte électorale du tout au tout, elle pourrait toutefois opérer quelques ajustements dans un pays où la corruption est importante. Selon un site Internet (Congresso em foco), 150 parlementaires connaissent actuellement des démêlés avec la Cour suprême.

Marina Silva et le Parti Vert arbitre du second tour

Selon les résultats définitifs et officiles, Dilma Roussef a obtenu 46,9% des voix, José Serra 32,61% et Marina Silva, la candidate du PV (Parti Vert), 19,33%. 

Pour certains analystes de la presse brésilienne ce lundi, c'est le succès de Marina Silva, créditée de seulement 10% des voix dans les sondages avant l'élection, qui a empêché Dilma Roussef d'être élue dès le premier tour. Dilma Rousseff n'aurait notamment pas réussi à convaincre l'électorat catholique et évangélique, qui la soupçonne d'être favorable à l'avortement. Aucun doute ne plane sur cette question du côté de Marina Silva, qui appartient par ailleurs à l'Assemblée de Dieu (évangéliste). Avec plus de 19 millions de votes, la candidate verte fait désormais figure d'arbitre pour le second tour.

Dilma Rousseff affrontera José Serra au second tour, prévu le 31 octobre, a annoncé la commission électorale.

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