Le sommet du G20 s'annonce houleux

Mardi, lors des réunions de préparation, le ton est monté. Les responsables en charge de la communication à l'issue des deux jours de sommet ne sont pas parvenus à s'entendre notamment sur les changes. Retrouvez dans la Tribune de ce mercredi l'interview exclusive du président chinois Hu JIntao en vue de ce G20.
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Les discussions préparatoires au sommet du G20 ont été très intenses mardi et le ton est monté, illustration des tensions qui persistent sur l'équilibre économique mondial à la veille de l'arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement en Corée du Sud. Les responsables chargés de rédiger le communiqué final qui sera publié à l'issue des deux jours du sommet organisé à Séoul jeudi et vendredi restaient très divisés sur des questions clés comme les changes, a déclaré le porte-parole du G20, Kim Yoon Kyung. "Nous avons dû ouvrir les portes parce que le débat était si animé que la pièce s'est réchauffée", a-t-il dit mercredi.

Une quarantaine de représentants des pays industrialisés et émergents membres du Groupe des vingt ont passé 14 heures dans une petite pièce mardi et le ton est monté lorsqu'a été abordé le sujet de l'équilibre de la croissance mondiale, dont les chefs d'Etat et de gouvernement veulent faire la pierre angulaire de leur réunion. Certaines parties des sections les plus importantes du texte final sont restées blanches, ce qui signifie que les délégués doivent encore s'entendre sur leur forme, a expliqué Kim.

Une nouvelle session de négociations était prévue mercredi et les discussions se poursuivront jeudi si nécessaire. Retrouvez dans la Tribune de ce mercredi l'interview exclusive du président chinois Hu JIntao en vue de ce G20.


La Fed Visée

Les dirigeants du G20 attendent de ce sommet, le cinquième depuis la crise financière internationale en 2008, qu'il marque la fin de cet épisode difficile. Ils souhaitent également qu'il augure d'une nouvelle ère de coopération mondiale. Mais l'unité trouvée dans la lutte contre la crise a ouvert la voie à des politiques nationales qui font aujourd'hui l'objet de profonds différends qui reflètent une reprise économique très inégale selon les régions voire les pays.

La plupart des grandes économies connaissent encore une croissance faible alors que les principales puissances émergentes, telles que la Chine ou le Brésil, ont rapidement émergé de la crise pour retrouver une vigueur certaine. Les difficultés des pays développés à se relancer font en outre craindre à leurs partenaires une vague de dévaluations compétitives.

Intervenant sur ce dossier, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a surpris les marchés en affirmant que les grandes puissances envisageaient de faire de l'or une valeur étalon des taux de changes. Il a expliqué ne pas souhaiter un retour à la prééminence de l'or mais attendre des grands pays qu'ils dépassent la question des changes pour se concentrer sur les fondamentaux de l'économie.

En visite à Djakarta, qu'il a quitté mercredi à vers 04h GMT pour rallier Séoul, le président américain Barack Obama a pour sa part déclaré qu'il y avait "beaucoup à faire". "Une des étapes clés sera la mise en place d'outils durables pour favoriser une croissance équilibrée et durable", a-t-il dit.

Obama peut s'attendre à un flot de critiques à Séoul, le plan de rachat d'emprunt d'Etats de 600 milliards de dollars annoncé la semaine dernière par la Réserve fédérale ayant provoqué l'ire de plusieurs pays, dont la Chine.

Les détracteurs de ce programme reprochent à la Fed d'avoir ignoré ses implications à l'échelle mondiale - un dollar affaibli et un afflux de liquidités sur les marchés émergents - et d'avoir attenté à l'esprit de coopération qui prévalait jusqu'alors.
 

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