Alain Juppé veut encore croire à une intervention internationale en Libye

Il n'est pas encore trop tard pour intervenir militairement afin d'empêcher Kadhafi d'écraser les rebelles dans son pays mais il y a urgence, estime le ministre français des Affaires étrangères.
Copyright Reuters

Dans un billet intitulé "Notre honneur" posté mercredi sur son blog, le chef de la diplomatie française se désole des atermoiements de la communauté internationale face à la rapide reconquête menée par le régime libyen. "Il ne suffit pas de proclamer, comme l'ont fait à peu près toutes les grandes démocraties, que 'Kadhafi doit partir'. Il faut se donner les moyens d'aider efficacement ceux qui ont pris les armes contre sa dictature", écrit-il.

Alain Juppé n'hésite ainsi pas à déplorer l'incapacité des ministres des Affaires étrangères du G8, qui réunis ce mardi à Paris, ne sont pas parvenus à trouver un accord sur l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Un projet de résolution en ce sens a certes été proposé ce mercredi au Conseil de sécurité de l'Onu par la France et le Royaume-Uni après l'appui que lui a apporté la Ligue arabe, mais le représentant permanent de la France aux Nations unies, Gérard Araud, a déclaré mardi que Paris était "profondément affligé" par l'incapacité des grandes puissances à réagir. "Or il y a urgence", écrit Alain Juppé en soulignant que les sanctions décidées par les Nations Unies et l'Union européenne ne donneront de résultats qu'au bout de plusieurs mois.

Dans 48 heures, ce sera trop tard assure l'un des fils de Kadhafi

"Seule la menace de l'emploi de la force peut arrêter Kadhafi. C'est en bombardant, avec les quelques dizaines d'avions et d'hélicoptères dont il dispose réellement, les positions de ses opposants que le dictateur libyen a renversé la balance", ajoute-t-il sur son blog avant d'observer que la France et la Grande-Bretagne proposent depuis deux semaines de "neutraliser ses moyens aériens par des frappes ciblées."

Est-il trop tard ? Si on en croit l'un des fils du dictateur libyen, Saïf al Islam Kadhafi, la réponse est oui. Dans une interview diffusée mercredi sur Euronews, ce dernier souligne que "dans 48 heures, tout sera fini". Quelle que soit la décision de la communauté internationale contre le régime libyen, "ce sera trop tard", ajoute-t-il.

Le feu vert du Conseil de sécurité tarde cependant à venir. Alain Juppé veut néanmoins croire à un ultime sursaut : "Il est souvent arrivé dans notre histoire contemporaine que la faiblesse des démocraties laisse le champ libre aux dictatures. Il n'est pas encore trop tard pour faire mentir cette règle. Ce sera l'honneur de la France d'avoir tout tenté pour y parvenir", conclut l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.