Merkel joue son poste lors du débat parlementaire sur la Grèce

Le Bundestag a commencé ce jeudi l'examen de la loi sur la participation allemande à la nouvelle version du fonds européen de stabilité financière. Mais si la loi sera sans doute votée, reste à savoir par qui...
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Au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe qui encadre sévèrement les futures aides qui pourront être accordés par l?Allemagne aux autres pays de la zone euro, le Bundestag a officiellement entamé ce jeudi l?examen du projet de loi permettant d?élargie le champ et les capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce débat doit se prolonger jusqu?au 29 septembre. Trois semaines au cours desquelles les députés devront trouver, en accord, avec le gouvernement, les moyens concrets d?assurer, comme exigé par Karlsruhe, un contrôle du parlement sur les fonds qui seront versés au Fonds sans affaiblir ce dernier.

Une quadrature du cercle qui sera d?autant plus difficile à résoudre que la chancelière Angela Merkel devra également s?efforcer de sauver sur ce vote sa majorité. Une partie des députés de sa coalition, libéraux comme chrétiens-démocrates, ne souhaitent pas voter en faveur de cette loi. Le nombre de ces "mécontents" n?est pas vraiment connu avec certitude, mais comme Angela Merkel ne dispose que de 21 voix de majorité au Bundestag, c?est désormais sa situation qui est incertaine. Car s?il paraît vraisemblable que les Verts et les sociaux-démocrates approuvent le texte, comme ils l?ont déjà affirmé, la chancelière ne peut se permettre de voir ce projet de loi, sur un sujet aussi crucial, adopté avec une autre majorité que celle de sa coalition.

Elle le peut d?autant moins que cette coalition, déchirée et chaotique depuis sa fondation en 2009, est actuellement créditée d?un retard de dix points dans les sondages face aux deux partis de centre-gauche et qu?elle enchaîne les défaites électorales. Dimanche dernier encore, les résultats du Land de Mecklembourg-Poméranie ont été très alarmants (12 points perdus par la CDU et le FDP) et ceux du18 septembre à Berlin promettent d?être décevants. Lâchée par l?électorat, la chancelière aurait alors bien du mal à ne pas remettre alors son mandat en jeu si son propre camp ne fait pas bloc au Bundestag.

Il faudra donc convaincre les eurosceptiques. La tâche va être malaisée et sans doute amener le gouvernement à insister sur le droit de contrôle du parlement. Mais que deviendrait le FESF s?il devait attendre pour chacune des garanties dont il a besoin pour se financer la fin des discussions au Bundestag ? La marge de man?uvre d?Angela Merkel est étroite.

D?autant que les récalcitrants ne se laisseront pas endormir par de belles promesses. Un député CDU, Klaus-Peter Willsch, a ainsi prévenu ce jeudi matin qu?un contrôle parlementaire ne lui suffisait pas et qu?il votera, quoi qu?il arrive, contre le texte. "Pour moi, cela reste "non" et je ne céderai rien à la chancelière", a-t-il martelé.

Commentaires 3
à écrit le 17/09/2011 à 15:42
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Elle a pu faire partir les 2 orthodoxes partisans d'un euro géré comme le DM, mais il lui faut se débarrasser du FDP et ce sera plutôt aisé, eu égard à son poids politique. Merkel lorgne vers les Verts moins politisés qu'ici et le SDP n'est plus si é...

à écrit le 08/09/2011 à 17:49
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A Merkel a trop hésite lorsque la crise s'est déclarée. Elle n'était pas à la hauteur et malheureusement elle s'est fiés aux conseils de gens peu Européens, elle s'en est débarrassé par la suite. Le mal était fait pourtant. Cette crise aurait du être...

à écrit le 08/09/2011 à 10:35
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A Merkel ne gouverne que grace aux 21 sièges des libéraux ( 4 % dans les sondages et battus dans toutes les régions ).Ceux -ci sont opposés au fonds de soutien et veulent des réductions d'impots ??.C'est au parlement de décider puisque les juges l'o...

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