La Chine n'échappe pas à la déprime de la croissance mondiale

Au troisième trimestre, la croissance chinoise a ralenti, pour revenir à ses niveaux de début 2009. Toutefois, à 9,1%, l'augmentation du PIB a de quoi faire rêver les pays développés...
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La croissance économique de la Chine a décéléré au troisième trimestre pour tomber à son rythme le plus faible depuis le début de 2009, mais cela ne devrait pas pour autant inciter la banque centrale du pays à assouplir sa politique monétaire étant donné que les fondamentaux restent solides.

Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 9,1% sur la période par rapport au troisième trimestre 2010, contre une croissance de 9,5% au deuxième, une modération qui s'explique notamment par un tassement de la hausse des exportations, rapporte mardi le Bureau national des statistiques.Les marchés financiers tablaient sur un PIB en hausse de 9,2%. Entre le deuxième et le troisième trimestre, le produit intérieur brut a progressé de 2,3%. La hausse était de 2,2% entre le premier et le deuxième.

Les Bourses de Hong Kong, d'Australie et du Japon, ainsi que les cours du pétrole ont réagi à la baisse à l'annonce de ce troisième trimestre consécutif de ralentissement économique. Toutefois, cette évolution n'augure pas d'une modification de la politique monétaire, selon Stephen Green, économiste chez Standard Chartered à Hong Kong.

"Le recul de la croissance du PIB a surpris les marchés. On observe clairement une décélération au troisième trimestre. Mais il n'y aura pas de changement de politique. Il y aura quelques signes d'assouplissement dans l'immédiat mais pas de changement politique macroéconomique", explique-t-il.

Toutefois, l'investissement dans les actifs immobilisés, principal moteur de la croissance chinoise, s'est bien porté sur les trois premiers trimestres de l'année, avec une croissance annuelle de 24,9%, soit légèrement supérieure aux 24,8% attendus.

La production industrielle a quant à elle augmenté de 13,8% entre septembre 2010 et septembre 2011.

CRISE EUROPÉENNE ET PRESSION INFLATIONNISTE

La crise de la dette qui affecte la zone euro, premier partenaire commercial de la Chine, pourrait toutefois affecter la deuxième économie mondiale.

Selon des données publiées la semaine dernière, la croissance annuelle des exportations chinoises en Europe a diminué de plus de moitié en août. De manière générale, le rythme de croissance des exportations chinoises est au plus bas depuis sept mois.

Le taux d'inflation s'est par ailleurs établi à 6,1% en septembre en rythme annuel, soit un niveau bien supérieur à l'objectif de 4% fixé par Pékin. Pour combattre la pression inflationniste, Pékin a relevé cinq fois ses taux d'intérêt l'année dernière et également augmenté à neuf reprises le plafond des réserves obligatoires des banques.

"La Chine a resserré excessivement sa politique monétaire depuis mai, ce qui accroît le risque d'un atterrissage difficile, tandis que la croissance économique mondiale a également ralenti depuis le deuxième trimestre", commente Dong Xian'An, économiste en chef chez Peking First Advisory.

"Le risque d'un ralentissement économique brutal en Chine persiste. Nous prévoyons une baisse de la croissance à environ 8,6% au quatrième trimestre."

 

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