L'Argentine poursuit les compagnies exploitant le pétrole des Malouines

Buenos Aires veut sanctionner cinq compagnies pétrolières dont les permis d'exploration, octroyés par la Grande-Bretagne, sont jugés "illégaux". Des courriers ont été adressés aux Bourses de Londres et de New York.
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L?Argentine a commémoré le 2 avril le trentième anniversaire du début du conflit armé qui l?opposa au Royaume-Uni en 1982 pour le contrôle des Malouines. À cette occasion, tout en condamnant la guerre déclenchée par la dictature alors au pouvoir à Buenos Aires, la présidente Cristina Fernández de Kirchner a réaffirmé les "droits historiques" de son pays sur les îles et condamné une nouvelle fois le refus britannique d?engager des négociations au sujet de la souveraineté de l?archipel, ainsi que le demandent les Nations unies.

La compagnie nationale Enarsa va porter plainte

Parallèlement, le gouvernement a décidé d?engager des poursuites judiciaires contre les cinq compagnies pétrolières qui ont commencé des travaux d?exploration au large des Malouines, sur la base de permis octroyés par la Grande-Bretagne et que l?Argentine considère « illégaux », ainsi que l?a annoncé le ministre des Affaires étrangères Héctor Timerman. Sont visées les sociétés suivantes : Argos Resources Ltd., Borders & Southern Petroleum PLC, Desire Petroleum PLC, Falkland Oil & Gas Ltd. Et Rockhopper Exploration PLC. Les plaintes seront déposées devant les tribunaux "compétents", sans plus de précision, par la compagnie nationale Enarsa, titulaire des permis attribués par le gouvernement argentin dans la zone sud de ses eaux territoriales (qui inclut les îles).

Les actionnaires doivent être avertis

En attendant, le ministre a adressé un courrier à Christopher Gibson Smith, président de la Bourse de Londres, où sont cotées ces sociétés, pour l?alerter au sujet des risques que celles-ci encourent en opérant dans des zones dont la souveraineté est contestée avec des permis qui seraient annulés si l?Argentine voyait ses droits reconnus. Il est notamment demandé aux autorités boursières britanniques d?informer de cette situation les actionnaires des compagnies en question. La même démarche a été effectuée auprès de la Bourse de New York, au cas où ces pétroliers voudraient également être présents sur ce marché à l?avenir.

Les entreprises de logistique pourraient être aussi concernées

Sont annexés aux courriers envoyés aux responsables de deux Bourses des listes d?investisseurs institutionnels actionnaires de chacune des sociétés susmentionnées, où l?on trouve notamment Crédit Suisse Securities, BNP Paribas Asset Management, Morgan Stanley Securities, JP Morgan, Allianz Global Investors et Barclays Stockbrokers. Sont par ailleurs citées dans ces annexes plusieurs entreprises participant à la logistique des plateformes pétrolières installées au large des Malouines, qui pourraient aussi faire l?objet de poursuites judiciaires de la part de l?Argentine.

Commentaires 3
à écrit le 06/04/2012 à 11:06
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Une nouvelle guerre ?

à écrit le 06/04/2012 à 10:40
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A propos de pétrole, à signaler une tribune/"appel aux candidats" publiée jeudi 22 mars sur lemonde.fr, intitulée 'mobiliser la société face au pic pétrolier" Signée par : Pierre René Bauquis ? Ancien Directeur Stratégie et Planification du group...

à écrit le 05/04/2012 à 19:03
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Et après qui vont-ils poursuivre?

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