David Cameron s'explique sur ses relations avec l'empire Murdoch

Depuis ce matin, le Premier ministre britannique est interrogé par le comité d'éthique sur les médias, dans le cadre du scandale des écoutes qui a ébranlé l'empire Murdoch. David Cameron doit répondre de ses liens avec le groupe de presse, soupçonné d'avoir soutenu le parti conservateur en échange d'un coup de pouce politique pour le rachat de groupe satellitaire BSkyB.
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Cameron s'explique. Le Premier ministre britannique a commencé ce jeudi une audition fleuve qui doit durer six heures devant un comité d'éthique sur les médias. Il doit mettre au clair ses liens avec le groupe News Corporation, empire dirigé par Rupert Murdoch secoué depuis l'année dernière par des scandales à répétition.

Depuis celui des écoutes téléphoniques qui a entraîné la disparition du quotidien centenaire News of the World lui appartenait, l'empire Murdoch vacille, sous le coup de multiples rebondissements. De nombreuses têtes sont tombées, à commencer par celle de Rebekah Brooks, ancienne rédactrice en chef de News of the World, et même celle de James Murdoch, le fils du magnat de la presse d'origine australienne, qui s'est vu contraint de démissionner de son poste à la tête de BSkyB, le bouquet satellitaire du groupe. Or, BskyB devait être racheté par News Corp avant que n'éclate cette affaire. Le chef du gouvernement britannique ainsi que que son secrétaire à la Culture Jérémy Hunt, sont soupçonnés d'avoir interféré dans le projet de prise de contrôle des chaînes BSkyB par News Corporation. 

David Cameron contre John Major

Au cours des premiers échanges de la matinée avec le juge Brian Leveson, qui dirige les débats, le Premier ministre a déclaré que les relations entre la presse et les responsables politiques étaient "devenue mauvaise". Depuis une vingtaine d'années, estime-t-il, ils se sont trop rapprochés. David Cameron a ensuite réaffirmé qu'il n'avait jamais utilisé le chantage en soutenant des décisions politiques contre un soutien des médias.

"L'idée d'accords explicites est absurde", a-t-il lancé, avant d'affirmer qu'il "n'accord aucun crédit à cette théorie", selon laquelle il aurait conclu un accord secret avec le groupe de presse pour obtenir son soutien lors des élections en échange de la promesse d'une aide pour racheter BSkyB.

Le Premier ministre dément en outre les affirmations de l'un de ses prédécesseurs au 10, Downing Street, le conservateur John Major, qui avait décrit au cours de sa propre audition une conversation entre Rupert Murdoch et David Cameron. Selon l'ancien Premier ministre, le dirigeant de News Corp. aurait expliqué qu'il ne soutiendrait pas le parti conservateur à moins qu'ils ne changent leur fusil d'épaule vis-à-vis de l'Europe.

Concernant ses propres rapports avec les médias, l'actuel chef du gouvernement affirme avoir eu quelque 1.400 rendez-vous avez des "personnalités des médias", soit 26 par mois au cours des cinq ans de son mandat comme chef de l'opposition. En tant que Premier ministre ces rencontres ont diminué pour atteindre environ 13 par mois.

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