Scandale Murdoch : News Corp aurait reconnu la dissimulation de preuves

A en croire les avocats des victimes, la branche britannique de News Corp, groupe de médias de Rupert Murdoch, a reconnu que de hauts responsables avaient couvert l'ampleur du scandale des écoutes téléphoniques en détruisant des documents et en mentant aux enquêteurs.
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Nouveau rebondissement dans le scandale qui a éclaboussé le groupe de médias de Rupert Murdoch. Dans un communiqué publié jeudi, les avocats soulignent que les accords de dédommagement qu'ils ont obtenus reposent sur le fait que News Group Newspapers (NGN), une des branches de News Corp en Grande-Bretagne, a admis que des membres de sa hiérarchie avaient tenté de dissimuler des preuves.

"News Group a consenti à des indemnités en cours d'examen en partant du fait que des employés de haut rang et des directeurs de NGN étaient au courant des malversations et ont cherché à les dissimuler en trompant à dessein les enquêteurs et en détruisant des preuves", écrivent-ils. De son côté, News International, qui regroupe les actifs de News Corp sur le marché de la presse britannique, a indiqué qu'elle ne ferait aucun commentaire sur ce communiqué.

Le scandale, dont les racines remontent à 2007, a véritablement éclaté il y a un an lorsque la police britannique a ouvert une enquête sur des soupçons de piratage de téléphones par News of the World, hebdomadaire tabloïd appartenant au groupe de Rupert Murdoch, qui l'a fermé début juillet.

Pour tenter de contenir les conséquences de l'affaire, qui a notamment conduit à la démission de plusieurs cadres dirigeants du groupe mais aussi de responsables de la police ainsi que du porte-parole du Premier ministre David Cameron, News International a mis en place en novembre un mécanisme d'indemnisation.

Plus de soixante dossiers ont déjà été enregistrés, mais la police britannique estime qu'il pourrait y avoir jusqu'à 6.000 victimes potentielles des pratiques illégales.

"La thèse du reporter isolé désintégrée"

Les avocats des victimes assurent s'être procurés auprès de News International des documents démontrant des tentatives de destruction de preuves, notamment des courriers électroniques. "Face à ces preuves écrasantes, la thèse du 'reporter isolé' s'est désintégrée et la portée, l'ampleur et l'étendue des écoutes téléphoniques sont devenues claires", poursuivent-ils.

Pendant des années, News International a prétendu que la mise de téléphones sur écoutes relevait de l'initiative d'un seul journaliste, Clive Goodman. Alors correspondant de News of the World pour les affaires royales, il a été condamné à une peine de prison en 2007 après avoir reconnu avoir intercepté des communications téléphoniques.

Mais le groupe a admis l'an passé que le problème était plus large. Plusieurs enquêtes sont en cours sur fond d'accusations de corruption de fonctionnaires de police.

David Cameron, indirectement touché puisque l'affaire a provoqué la démission de son conseiller pour les médias, Andy Coulson, un ancien de News of the World, a fait ouvrir une enquête sur l'éthique de la presse britannique qu'il a confiée à un juge. News Corp a dû pour sa part se séparer de plusieurs de ses responsables, dont Rebekah Brooks qui dirigeait News International, et tirer un trait sur son projet d'accroître sa part du capital du bouquet satellite BSkyB pour en prendre le contrôle total.

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Commentaire 1
à écrit le 20/01/2012 à 6:47
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Et Mr Murdoch qui s'en prenait il y a quelques jours à Google !

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