Les rois des bons plans ont le moral en berne

Ces sites de coupons traversent une mauvaise passe. Un signe, pour les analystes, de la fin d'une "bulle" et des limites de leur modèle d'activité.
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Sale temps pour les sites d'achats groupés. Les affaires vont tellement mal qu'Andrew Mason, le patron de Groupon, figure de proue du modèle, pourrait bien avoir une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Un porte-parole a toutefois confirmé son maintien en poste après une réunion jeudi du conseil d'administration, affirmant que les dirigeants "travaillent tous ensemble (...) pour atteindre les objectifs" du groupe.

400 suppressions de postes
Quant à LivingSocial, le numéro deux aux Etats-Unis a annoncé 400 suppressions de postes jeudi. Soit environ 9% de ses effectifs. La société, non cotée, ne dévoile pas ses résultats. Mais son grand actionnaire, le distributeur en ligne Amazon, a déprécié sa participation de 169 millions de dollars dans ses derniers comptes trimestriels.

La dégringolade...
Les performances de Groupon sont jusqu'ici jugées décevantes, avec encore une perte nette de 54,2 millions de dollars au troisième trimestre et une action qui a perdu environ 80% depuis son entrée en Bourse il y a un an. La société affiche aujourd'hui une capitalisation boursière inférieure à 3 milliards de dollars.

... après une croissance en flèche
LivingSocial comme Groupon ont pourtant connu une croissance fulgurante. Le premier, créé en 2007, revendique 70 millions de membres dans le monde. Le second, né en 2008 à Chicago, en affiche plus de 200 millions. Mais beaucoup d'analystes parlent de "bulle", à l'image de Lou Kerner, un expert du Social Internet Fund, qui rappelle qu'"on a énormément sur-estimé la valeur des fichiers d'adresses électroniques" de ces entreprises.
Et pour cause, "les acheteurs sont d'abord très intéressés par les coupons, mais sur la durée ils se fatiguent (de la masse d'offres quotidiennes) et l'usage chute. Le modèle d'activité doit évoluer", poursuit Lou Kerner.

Vers la faillite ?
Par ailleurs les commerçants non plus n'y trouvent pas toujours leur compte. "Souvent le type de clients qu'ils attirent (soit trop éloignés, soit uniquement intéressés par la bonne affaire) n'est pas le type de clients qu'ils veulent", explique ainsi Rob Enderle, analyste du cabinet de conseil Enderle Group. Celui-ci va même évoquant la probable "faillite" de plusieurs de ces sociétés.
Reste que l'envoi de coupons de réduction "ne peut pas être rentable" sans "autres activités derrière" en mesure de profiter du trafic généré, selon Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research. Google, par exemple, a lancé l'année dernière sa propre activité de bons de réductions, Google Offers, et pourrait tenter de la développer avec l'achat de la société de promotions en ligne Incentive Targeting, annoncé mercredi.

 

Commentaires 4
à écrit le 30/11/2012 à 20:19
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Zut!!! je vais bientôt plus pouvoir me faire masser pour 29? alors.

à écrit le 30/11/2012 à 17:43
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achete billet de banque de 100£ a 50£ ou

à écrit le 30/11/2012 à 15:09
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Et oui à force de vendre du prix, les marchands ne s'y retrouvent plus et .... les clients non plus. Stop à ces systèmes qui n'ont par essence aucun avenir durable et qui ne créent aucune valeur à long terme.

à écrit le 30/11/2012 à 14:52
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Pas besoin d'être un expert du domaine pour se douter que la croissance allait faiblir. En plus plusieurs se sont glissés dans la brêche et maintenant il va y avoir consolidation du secteur. Google, toujours google est lui en situation de force avec ...

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