La plateforme de bitcoins MtGox demande sa liquidation au Japon

La plateforme d'échange tokyoïte de bitcoins a abandonné son plan de redressement. Le tribunal de Tokyo devrait accepter ou non la liquidation d'ici deux semaines.
La plateforme de bitcoins du Français Mark Karpelès s'était subitement volatilisée le 25 février. Trois jours plus tard, elle demandait la protection de la loi des faillites japonaise et évoquait la perte de 850.000 bitcoins. (Photo : Reuters)

Serait-ce le dernier acte de l'interminable saga MtGox ? La célèbre plateforme d'échange de bitcoins, qui s'était subitement effondrée le 25 février, a renoncé à ses ambitions de reconstruction sous la protection de la loi des faillites japonaises, et a demandé au tribunal de Tokyo en charge de l'affaire une autorisation de liquidation, affirment des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal mercredi.

En cause, un plan de redressement trop complexe à mettre en place. Il faudrait, par exemple, convoquer en réunion l'ensemble des 127.000 créanciers lésés de la société afin qu'ils approuvent à la majorité le plan proposé. Mission impossible puisqu'ils sont répartis dans le monde entier. L'option d'une réhabilitation a donc été abandonnée.

200.000 bitcoins d'actifs à liquider

Officiellement en faillite au Japon depuis le 28 février, MtGox avait alors déclaré la perte de 850.000 bitcoins d'une valeur d'environ un demi-milliard de dollas. Depuis, environ 200.000 bitcoins ont été retrouvés fin mars, et font désormais partie des actifs potentiellement liquidables de la société.

Pour les créanciers lésés par la volatilisation de leurs bitcoins, un revirement vers un processus de liquidation signifie qu'ils ne peuvent plus espérer être intégralement remboursés de leurs montants investis. Cependant, d'après les sources du quotidien américain, il resterait toujours un mince espoir de trouver un repreneur pour la plateforme. Auquel cas, les créanciers seraient dédommagés en touchant une part des recettes futures.

Si la demande de liquidation est approuvée par le tribunal, un fiduciaire sera nommé et prendra en charge la gestion des actifs de la société, jusque là aux mains de son PDG le Français Mark Karpelès.

Echapper à la justice américaine ?

Cette annonce d'une possible liquidation intervient alors que la société fait l'objet d'une enquête de part de la justice américaine. Ce jeudi, le jeune patron était convoqué devant un tribunal américain mais ne s'y rendra pas, ont annoncé ses avocats lundi sans plus de précisions.

Devait être étudiée à cette occasion la demande de protection de MtGox sous la loi des faillites des Etats-Unis. Cette demande, déposée le 11 mars, visait à couper court aux poursuites judiciaires des créanciers américains en colère, qui réclamaient un remboursement à Mark Karpelès, son compte bancaire outre-Atlantique, étant apparemment assez fourni, selon le Wall Street Journal.

En réalité, d'après le quotidien américain, Mark Karpelès craint d'être arrêté s'il pénètre sur le territoire américain. Il serait en effet parallèlement suspecté de fraude et de blanchiment d'argent par le Département de Sécurité du Territoire aux Etats-Unis.

Offre de rachat pour 1 bitcoin symbolique déclinée

Le tribunal de Tokyo devrait donner la réponse à la demande de liquidation sous deux semaines. Une période pendant laquelle de potentiels acheteurs pourraient se manifester.

Un consortium d'investisseurs, liés au milieu de la "tech" californien, auraient déjà proposé de racheter la plateforme pour un bitcoin symbolique, apprenait-on la semaine dernière. Mais le tribunal des faillites japonais en charge de l'affaire n'aurait pas été satisfait car leur plan ne proposait pas de fonds suffisants pour financer la réorganisation de la société, selon le Wall Street Journal. Tout compte fait, la saga MtGox semble loin d'être finie...

Commentaires 2
à écrit le 17/04/2014 à 1:03
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Ce "bitcoin" aura au moins servi à démontrer qu'une monnaie doit être le reflet d'une puissance bien physique. Il faut parfois remettre les pieds sur terre pour mériter un dû. Moui... écrire ça sur un journal qui parle de finance, ça fait bizarre, ...

à écrit le 16/04/2014 à 23:12
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Belle arnaque. Bien conçue. Bien exécutée. Du classique, certes, mais du sans faute et surtout une belle innovation. Il y en a un qui n'a plus besoin de carambouiller désormais. Il ne lui reste plus qu'à se faire passer pour une victime. Un peu gros ...

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