Les investisseurs toujours férus de dettes espagnole et française

Paris et Madrid sont parvenus aujourd'hui à lever 8 milliards et 4,5 milliards d'euros, respectivement, sur les marchés obligataires à des taux en baisse. Un signe de plus que les dégradations de notation n'ont pas affecté la capacité de ces Etats à se financer.
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Au lendemain de l'émission à court terme du Portugal, la France et l'Espagne sont à leur tour venus solliciter le marché obligataire. Avec succès. L'Agence France Trésor, qui gère la dette française, a ainsi placé 7,962 milliards d'euros d'obligations assimilables au Trésor (OAT) de trois maturités différentes, dont 5,7 milliards sur une ligne à 10 ans (avril 2022) pour une demande qui atteignait les 19,1 milliards d'euros (soit un ratio de couverture global de 2,4).

Les obligations à dix ans ont été adjugées à un taux moyen de 3,13%. Un taux en retrait comparé à celui consenti le 5 janvier dernier lors d'émissions de maturité 2021 et 2023, placées respectivement à 3,29% et 3,5%. Au total, l'AFT prévoyait de lever entre 6,5 et 8 milliards d'euros. Sur la ligne d'échéance octobre 2018, la France a emprunté 1,011 milliard d'euros, à un taux moyen de 2,44%. La dernière adjudication comparable s'était soldée en mars 2011 par un taux de 3,27%. Sur la ligne à 2,50% et à échéance le 25 octobre 2020, la France a emprunté 1,253 milliard d'euros, à un taux de 2,91%, contre 3,64% lors d'un placement comparable réalisé en mai 2011. 

De son côté, le Trésor espagnol a levé jeudi 4,560 milliards d'euros en obligations à échéance 3 et 5 ans, profitant cette fois encore de taux d'intérêt en baisse. Les investisseurs en demandaient l'équivalent de 10,5 milliards d'euros.

Depuis le début de l'année, les Etats de la zone euro n'ont guère eu de difficultés à se financer sur les marchés. Et ce malgré les dégradations de notation recensées, parmi lesquelles la perte par la France de son triple A auprès de l'agence Standard & Poor's. Pour certains, l'accalmie tient pour beaucoup aux efforts déployés par la Banque centrale européenne (BCE). En décembre dernier, celle-ci a en effet octroyé aux banques quelque 489 milliards d'euros à trois ans à un taux de 1%, inondant ainsi le système financier de liquidités bon marché.

Sur le marché secondaire, la tendance à l'accalmie se poursuivait. Ainsi, le taux de l'emprunt d'Etat français à 10 ans est-il passé ce jeudi sous les 3%, pour revenir jusqu'à 2,90%. Un niveau qui n'avait pas été observé depuis le mois d'octobre dernier. Quant au taux espagnol à 10 ans, il est repassé ses derniers jours sous le seuil des 5% et évoluait cet après-midi autour de 4,93%.


 

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