Les Allemands sceptiques sur l'idylle Merkel-Sarkozy

Outre-Rhin, il n'y a que les Chrétiens-démocrates pour soutenir l'engagement de la chancelière dans la campagne électorale française.
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Le soutien d?Angela Merkel à Nicolas Sarkozy ne fait pas que des satisfaits outre-Rhin. Mardi, les deux principaux partis d?opposition, les Verts et les Sociaux-démocrates du SPD, ont multiplié les critiques à la chancelière. « Manque de tact », pour Renate Künast, chef du groupe parlementaire écologiste. « Pas très intelligent dans la situation actuelle », selon l?ancien vice-chancelier SPD Frank-Walter Steinmeier. A l?inverse, CDU et CSU ont soutenu la démarche d?Angela Merkel. Ses alliés libéraux du FDP, sans condamner la chancelière, sont un peu plus sceptiques. Le ministre libéral des affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui a appelé les partis allemands « à la prudence » quant à leur engagement dans la vie politique intérieure des autres pays. La direction du FDP avait également jugé sévèrement la fin de non-recevoir adressé à la demande d?audience du candidat PS à la chancelière.

Enjeu électoral allemand
L?opposition allemande entend, du coup, faire de l?engagement de la chancelière un enjeu électoral. Sigmar Gabriel, le président du SPD, a affirmé ne pas être sûr que l?aide apportée par Angela Merkel puisse contribuer à la victoire de Nicolas Sarkozy. « Si Sarkozy perd ces élections, je le dis très clairement, ce sera aussi une défaite d?Angela Merkel », a martelé Renate Künast. Le SPD a d?ailleurs annoncé qu?il envisageait lui aussi de soutenir activement François Hollande.

Presse sceptique
Dans la presse allemande, l?immixtion de la chancelière dans la campagne française est globalement assez mal jugée. Plusieurs éditorialistes, comme ceux de la Berliner Zeitung ou de la Neue Westphälische Zeitung de Bielefeld, estiment qu?Angela Merkel risque de s?aliéner le futur locataire de l?Elysée et qu?en cela, elle joue un « jeu dangereux » et prend de « grands risques ». La Rhein-Neckar Zeitung de Heidelberg est encore plus sévère : il estime que ce soutien à un président qui « pour des raisons opportunistes loue la voie allemande » est une « idiotie ». La Badische Zeitung de Fribourg-en-Brisgau se veut cependant rassurant et prédit qu?il y aura aussi des « baisers » chez « Merkollande ».
 

Commentaires 2
à écrit le 07/02/2012 à 18:27
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Une grande majorité des français ne font plus confiance en cette europe de la non croissance, europe de la non prospérité, europe de l'asservissement des peuples. Tel n'est pas le cas pour les principaux partis qui se foutent comme de l'an 40 de l...

le 11/02/2012 à 7:49
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marie. Très bonne remarque. J'arrête là car j'ai déjà été censuré par ces connards de La Tribune...Jean-Claude Meslin

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