La zone euro s'interroge sur le montant du "pare-feu"

A partir de demain vendredi, les ministres des Finances de la zone euro se rencontrent à Copenhague. Au menu de leur discussion : l'avenir du MES, le Mécanisme européen de stabilité, "pare-feu" anti-crise qui doit remplacer le Fonds européen de stabilité financière (FESF). La question de sa dotation fait encore débat. Jeudi soir, Berlin évoquait un montant de 800 milliards d'euros.
Copyright Reuters

Les ministres des Finances de la zone euro se rencontrent à partir de demain vendredi à Copenhague. Pendant deux jours, ils discuteront essentiellement de l'un des pans du dispositif anti-crise: le Mécanisme européen de stabilité (MES). Le débat sur le montant qui lui sera alloué devrait y être tranché. Cette problématique est d'autant plus importante que l'Espagne risque d'avoir besoin de ce soutien européen.

En Allemagne, ce jeudi, le Bundestag a commencé l'examen de cette question, en même temps que celui du pacte budgétaire. Wolgang Schäuble, ministre allemand des Finances estime qu'un pare-feu de 800 milliards d'euros "convaincra les marchés". Plus tôt dans la semaine, Angela Merkel avait affirmé que " le MES devrait contenir en permanence 500 milliards d'euros, mais pour disposer d'une telle somme, nous pourrions imaginer [...] d'accepter de faire fonctionner les programmes en parallèle". Il s'agirait donc d'utiliser temporairement une partie des fonds du mécanisme actuellement en ?uvre, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) tout en mettant en action le MES. Au total, ce "pare-feu" disposerait d'une force de frappe 700 milliards d'euros. Le FESF est, pour l'heure, appelé à fonctionner jusqu'à mi-2013.

La Finlande, après avoir émis des réserves en début de semaine, se serait rapprochée de la position allemande. Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen a ainsi indiqué à l'agence Reuters qu'Helsinki était prêt à des compromis sur une plus grande dotation du fonds d'urgence européen.
 

Pour fonds à 1.000 milliards d'euros

La France préfère une dotation d'environ 1.000 milliards d'euros comme le recommande l'OCDE. "C'est la position que je défends au nom de la France" a déclaré François Baroin sur BFM Business ce jeudi. La Commission européenne milite de son côté pour coupler les deux fonds de manière permanente, en prenant en compte les sommes non utilisées du FESF. Objectif: une enveloppe de 940 milliards d'euros.

"Je crois que les Européens devraient pouvoir trouver un compromis à ce sujet lors de la réunion informelle de l'Ecofin prévue à Copenhague en fin de semaine", avait déclaré l'un des membres du directoire de la Banque centrale européenne, Jörg Asmussen, dans un entretien publié lundi par le journal Helsingin Sanomat. "La BCE est en faveur de barrières de protection plus élevées afin de disposer d'un outil de lutte contre la crise", a-t il dit. "Nous pensons aussi que la taille de cette barrière est, pour nos partenaires au sein du G20, une précondition pour qu'ils puissent prendre une décision au sujet de barrières de protection au niveau mondial (...) et notamment une augmentation des ressources du Fonds monétaire international (FMI) lors de la réunion de printemps", poursuit le membre du directoire de la BCE.

Une nouvelle tête pour l'Eurogroupe ?

Autre dossier à l'agenda des ministres: la probable nomination du prochain membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). Le favori pour ce poste est le Luxembourgeois Yves Mersch. Il pourrait également être question de la succession de de Jean-Claude Juncker à la tête de l'Eurogroupe. La France souhaite que cette nomination se déroule après son élection présidentielle, les 22 avril et 6 mai. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Economie François Baroin ce jeudi. Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble fait partie des favoris pour prendre la tête de l'Eurogroupe.

Les ministres des Finances de la zone euro seront rejoints samedi par leurs homologues des pays ne partageant pas la monnaie unique.

 

Commentaire 1
à écrit le 30/03/2012 à 9:38
Signaler
La vraie question est une question shakespearienne, être ou ne pas être une zone Euro? Et si ça continue, je crois que ce sera ne pas être, ce truc là est ingérable, ya certes des pays quelque part pas, qui sont pas sans critiques, mais tout le monde...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.