Le gouvernement néerlandais espère sauver les meubles

Il ne reste que quelques jours aux différents partis présents au Parlement néerlandais pour se mettre d'accord sur un projet de budget qui permette au pays de ramener son déficit public en dessous de 3 % comme exigé par le traité de Maastricht. Le ministre des Finances démissionnaire a estimé, ce jeudi, qu'un accord était "possible", cinq partis -excluant le parti d'extrême droite de Geert Wilders- pouvant former une majorité.
Copyright Reuters - Le Premier ministre démissionnaire Mark Rutte cherche du soutien

Les néerlandais ont jusqu'à lundi pour se mettre d'accord sur un budget d'austérité et en présenter les grandes lignes à Bruxelles. La tâche paraît ardue étant donnée la crise politique qui secoue le pays depuis la semaine dernière. Mais pour Jan Kees de Jager, ministre des Finances démissionnaire, il est "possible" que différents groupes parlementaires, formant une majorité, puissent conclure un accord. "Je vois maintenant des raisons de croire qu'il est possible que ces groupes, ces cinq groupes, décident d'un accord pour respecter les conventions budgétaires", a-t-il déclaré. Il fait référence au parti du Premier ministre démissionnaire, le VVD (parti libéral), au parti des chrétiens-démocrates (CDA), aux centristes de D66, aux écologistes et au parti chrétien ChristenUnie. Au total, ces cinq formations politiques détiennent 77 sièges de députés sur les 150 que compte le parlement.

A la recherche de 16 milliards d'euros à économiser

Lâché par son allié d'extrême droite, Mark Rutte s'était retrouvé contraint de se tourner vers l'opposition. Car l'Europe attend de ce projet de budget des mesures de rigueur qui permettraient de ramener le déficit public en dessous de 3 % comme exigé par les critères de Maastricht. En 2011, les comptes publics affichaient un déficit de 4,7 % du produit intérieur brut (PIB). Le rejet du projet, samedi, de Geert Wilders et de son parti d'extrême droite - jusqu'alors alliés du Premier ministre dans la coalition formée -, a en effet porté le coup fatal au gouvernement dirigé par Mark Rutte, qui a dû présenter sa démission lundi à la reine Beatrix.

L'épée de Damoclès bruxelloise ne fait pas peur à tout le monde

Mais alors que le Premier ministre démissionnaire avait défendu, mardi, dans un discours alarmiste, la nécessité de se rallier à son budget pour répondre aux exigences de Bruxelles, les autres partis marquaient leurs distances. Geert Wilders d'abord, en rappelant que "la règle des 3% n'est pas sacro-sainte". Le parti travailliste PvdA ensuite, la deuxième force politique du pays avec 30 sièges de députés, estimait qu'il n'était pas nécessaire de "s'accrocher à tout prix aux 3%".

Le paquet de mesures proposées par le gouvernement de centre droit, prévoyant quelque 16 milliards d'euros d'économies, mêlait hausse de la TVA, gel des salaires des fonctionnaires et réduction des budgets de santé et d'aide aux pays en développement. Acculé et cherchant l'ouverture, le parti de Mark Rutte VVD s'était dit "prêt à négocier" tout en précisant qu'il était "évident" que le déficit public devait être réduit. Mais l'horloge tourne, il ne reste plus que quatre jours pour trouver un accord.

 

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