Silvio Berlusconi hors-jeu, passe le relais à Monti

Le Cavaliere a annoncé ne pas briguer de quatrième mandat de premier ministre l'an prochain. Il appelle à l'unité des "modérés" derrière Mario Monti.
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Silvio Berlusconi jette l?éponge. Celui qui fut par trois fois président du conseil italien a annoncé lundi soir dans une émission politique sur "sa" chaîne de télévision Canale 5 qu?il ne sera pas candidat à un nouveau mandat lors des élections italiennes en avril prochain. C?est un véritable pas en arrière, alors que circulaient depuis quelques jours dans la presse transalpine des projets de création d?un nouveau parti berlusconien.

Appel à l?unité à droite

Le Cavaliere a présenté son retrait comme un sacrifice en faveur de l?unité de l?ensemble des «modérés», autrement dit de l?ensemble des partis de droite et du centre de la péninsule. «Lorsque les modérés devront descendre dans l?arène électorale, il devront tous se rejoindre au sein du centre-droit italien», a-t-il expliqué avant de lancer un appel à l?unité des petits partis de cette mouvance. Et Silvio Berlusconi d?afficher la crainte d?un retour de la gauche, comme aux plus beaux moments de la campagne de 1994, lorsqu?il brandissait le «danger communiste»: «Mon appel s?adresse à la majorité des Italiens qui ne se reconnaissent pas dans la gauche conduite par les syndicats!» En tout cas, il a insisté sur son désintéressement: «Quant à moi, je n?ai jamais voulu que le bien de mon pays, que j?aime tant, et je n?ai jamais eu aucun intérêt personnel.»

Monti en sauveur ?

Pour réaliser concrètement cette ambition, Silvio Berlusconi a tenté de faire de Mario Monti le futur porte-drapeau de son propre camp. «Je n?exclurais pas Mario Monti comme leader du regroupement des modérés», a-t-il affirmé en ajoutant: «Monti a toujours gravité autour de ce camp.» C?est une tentative d?attirer l?actuel président du conseil qui, pourtant, depuis des semaines, ne cesse de proclamer qu?il ne fera pas la campagne électorale et qu?il laissera la main à un gouvernement «politique» en avril prochain. Mais Mario Monti demeure celui que les Italiens s?imaginent le mieux comme leur prochain premier ministre. Il n?est pas sûr que l?appel de Silvio Berlusconi soit entendu au palais Chigi, le Matignon Italien, où l?on jouerait plutôt le pourrissement de la situation italienne afin de passer pour un recours.

Déroute électorale ?

Ce retrait de Silvio Berlusconi intervient à un moment où son parti, le Peuple de la Liberté (Pdl) est en pleine déroute dans les sondages. Depuis quelques jours, les enquêtes le donnent en troisième position. Le dernier, réalisé par IPR et publié hier, donne le Pdl à 14,5% d?intentions de vote, deux points derrière le «Mouvement 5 Etoiles» du blogueur eurosceptique et anti-Monti Beppe Grillo. Le centre-gauche du Parti démocratique fait la course en tête avec un score assez faible de 28%. Au total, l?alliance des «modérés» réclamée par le Cavaliere n?obtiendrait qu?un peu plus de 30% des voix. Mais l?historie récente de l?Italie montre aussi qu?en l?absence de la figure de proue de Silvio Berlusconi ?et souvent même avec lui? la droite italienne a bien du mal à s?unir.
 

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2012 à 15:41
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Ouf, du Silvio une louche suffit. Vu le trou qu'il a laissé dans les finances Italiennes...

à écrit le 09/10/2012 à 15:01
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je pense que ce commentaire hautement humoristique se passe de commentaire..

à écrit le 09/10/2012 à 13:57
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Dommage, un très grand homme qui a façonné l'Italie et marqué l'histoire de l'Europe.

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