Le franc suisse à la parité avec l'euro après l'abandon du cours plancher

C'est pour combattre la récession et les menaces déflationnistes que la Banque nationale suisse avait instauré le plancher du franc le 6 septembre 2011. Quelques heures après sa décision, le franc suisse s'envolait de près de 30% face à l'euro.
"C'est une décision très risquée. La réaction des marchés montre qu'elle est extrême", a commenté Alessandro Bee, économiste de la banque Sarasin.

La Banque nationale suisse (BNS) a surpris tous les observateurs, jeudi 15 janvier, en annonçant l'abandon du cours plancher du franc suisse en vigueur depuis trois ans, ce qui a fait chuter l'euro et les actions helvétiques. Elle a entre autres instauré un taux négatif sur les dépôts bancaires, passé de -0,75% contre -0,25%, au-delà d'un certain seuil, une première depuis les années 1970, mais réduit également d'un demi-point sa fourchette cible pour le taux libor à trois mois, ramenée entre -1,25% et -0,25%.

C'est pour combattre la récession et les menaces déflationnistes que la BNS avait instauré le plancher du franc le 6 septembre 2011, le désengagement massif des investisseurs de la zone euro se traduisait à l'époque par une forte appréciation du franc. Le mois dernier, la BNS avait même pris de nouvelles mesures pour défendre le plancher du franc, celui-ci bénéficiant alors d'achats liés aux interrogations sur la santé économique de la zone euro et à la dégradation de la situation en Russie.

+30% pour le franc suisse face à l'euro

Le franc suisse a gagné jusqu'à près de 30% face à la monnaie unique européenne dans les minutes qui ont suivi la publication du communiqué de la BNS. Vers 10h50 GMT, l'euro se traitait autour de 1,0450 franc contre 1,2010 franc suisse pour un euro mercredi 14 janvier à 23H00.

"Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l'économie suisse de graves dommages. Le franc demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l'introduction du cours plancher, sa surévaluation s'est atténuée dans l'ensemble", a expliqué la banque centrale dans un communiqué.

"C'est une décision très risquée. La réaction des marchés montre qu'elle est extrême", a toutefois commenté Alessandro Bee, économiste de la banque Sarasin.

La Bourse helvète chute de près de 10%

De fait, sur le marché actions helvétique, les principales valeurs tournées vers l'export étaient en forte baisse après l'annonce de la banque centrale : la banque UBS cédait 9,65%, le géant de la pharmacie Roche 8,7%, le cimentier Holcim 11,8%, le fabricant de montres Swatch 14,7%. L'indice SMI cédait quant à lui 8,75% à 11h53.

"L'explication selon laquelle la surévaluation (du franc, ndlr) a diminué a été totalement balayée en quelques secondes", a expliqué Alessandro Bee. "Espérons qu'il s'agit d'un mouvement extrême et que la situation va vite revenir à la normale. C'est sans aucun doute dangereux pour l'économie suisse."

"Le marché a été totalement pris par surprise. La BNS s'attend probablement à ce que la BCE lance un QE la semaine prochaine et avec les élections grecques qui approchent, la BNS aurait beaucoup de mal à continuer de soutenir l'euro", explique Jonathan Webb, responsable de la stratégie devises de Jefferies à Londres.

Commentaires 4
à écrit le 22/01/2015 à 1:07
Signaler
Pour l'achat d'une Patek, on n'est plus à 20% près

à écrit le 15/01/2015 à 16:30
Signaler
Ça va faire cher le café à Zurich ...

le 22/01/2015 à 0:35
Signaler
C bien pour les riches cette manœuvre

à écrit le 15/01/2015 à 12:49
Signaler
délocalisé en Italie ? France ? Autriche ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.