Primaires à gauche : Martine Aubry sous pression

Un appel visant à mettre en place des primaires à gauche, lancée par la fondation Terra Nova, a déjà été signé par 100 personnalités politiques et culturelles. Martine Aubry devra se prononcer sur le sujet lors de l'université de la Rochelle, qui débute vendredi.

C'est le sujet qui mobilise toute la gauche. Les primaires pour désigner un candidat à la présidentielle de 2012 sont en tête des priorités depuis la pétition de la Fondation Terra Nova. Proche du PS, cette organisation lance ce mercredi un appel pour la désignation par le scrutin du futur représentant du parti aux élections. Martine Aubry devra décider si oui ou non elle lance le processus lors de l'université la Rochelle, ce vendredi.

Et la pression sera énorme pour la première secrétaire du parti. Déjà 100 personnalités de tout bords ont signés cet appel, disponible sur le site www.primaire2012.fr. Parmi eux, Bertrand Delanoë, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Jack Lang, Najat Belkacem, Jean Peyrelevade (Modem), Jean-Michel Baylet (président du PRG), ou encore Noël Mamère (Verts).

Des intellectuels se sont aussi prononcés comme Bernard-Henri Levy, Patrice Chéreau, Pierre Bergé, Philippe Aghion, Gabriel Cohn-Bendit, Thomas Piketty, Roland Cayrol, et Olivier Duhamel.

Ce texte précise que "la primaire est d'abord un élément de la refondation de la gauche (...) c'est pourquoi nous, citoyens de gauche, demandons au parti socialiste, ainsi qu'aux autres partis progressistes, d'adopter un système de primaire populaire pour désigner notre candidat à la présidentielle". L'organisation de cette primaire serait "encore à discuter (...) Naturellement, le périmètre politique de la primaire ne pourra être arrêté qu'à l'issue d'un travail préalable sur le fond".

D'après un sondage Viavoice, publié par le journal Libération, 70% des sympathisants socialistes y seraient favorables.

Polémiques internes

L'idée des primaires fait entrer le parti dans une nouvelle zone de turbulences. Arnaud Montebourg compte démissionner si le projet n'est pas adopté. Pascal Lamy voit se profiler la mort du parti si ces primaires n'ont pas lieu : "je ne dis pas que c'est plausible ou souhaitable, mais c'est possible. Il faut un leader ".

Jean-Christophe Cambadélis estime dans les colonnes du Parisien que "rien n'est pressé. Je dis calmos ! C'est après les régionales qu'il faudra enclencher la mécanique et pas avant".

Certains souhaiteraient voir le processus ouvert au MoDem, comme Vincent Peillon.

Des proches de François Hollande, comme Michel Sapin et Bruno Le Roux, estiment pour leur part que le sujet est abordé de façon trop ambiguë, laissant envisager une primaire pour désigner un candidat unique de la gauche. "Il s'agit d'abord de choisir le candidat des socialistes à la prochaine élection présidentielle".

Pour Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, une primaire ouverte à la gauche reviendrait à prendre "en otage des querelles de famille du PS" tous les parti de gauche. Selon lui, la "meilleure primaire" reste le premier tour de la présidentielle. Même avis du côté d'André Vallini : "nous devons cesser de courir derrière la chimère d'un candidat commun de la gauche, car en France, les vraies primaires, c'est le premier tour de la présidentielle". Ce dernier propose surtout de se concentrer sur l'alliance avec le MoDem...

Pression

Martine Aubry, qui dirigera sa première université d'été depuis son élection à la tête du parti, aura la lourde tâche de trancher. Au congrès de Reims, elle s'était prononcée en faveur d'une primaire.

"Martine Aubry, dimanche, doit nous dire où nous allons collectivement, qu'elle siffle la fin de la récréation et qu'elle ouvre des chantiers", explique Pierre Moscovici dans un entretien à l'AFP. D'après son entourage, la première secrétaire se prononcera sur toutes ces questions dès son discours d'ouverture.

A la Rochelle, la maire de Lille tentera surtout de remettre son parti sur les rails car il lui reste moins de sept mois avant les régionales. Martine Aubry aura fort à faire, d'autant plus que le temps presse. D'après un récent sondage Ifop, 69% des Français pensent que le PS n'a pas des dirigeants de qualité et 59% qu'il est loin de leurs préoccupations.

Commentaires 5
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les revoilà enfin!!!!! Avec cette nouvelle saga, je suis sur qu'on va rigoler et ce jusqu'en 2012. Ces comiques manquaient enormément.... Viens voir les magiciens, voir les musiciens, voir les comédiens qui arrivent là.......

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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avant quand on avait un probleme on créait une commission qui enterrait le problème. Maintenant au PS comme on a trop de chefs et qu'on n'as pas de programme pour régler les problémes du pays quand les caisses sont vides, on veut faire des primaires ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@PIERRE : un moment de lucidité? Ils peuvent tracer sur la comette tous les plans qu'ils veulent, a defaut c'est vrai d'avoir un VRAI PROGRAMME, c'est une façon comme une autre de communiquer (pas sûre que cela soit la meilleure...) mais bref.....en ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les pauvres, il faut comme ils peuvent... L'union fait la force c'est bien connu, donc ils vont s'unir, socialos, cocos, verdos, centros............... Ah, il y en a la d'dans !!!!!!!!!!!!!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On vient de marcher sur le parti socialiste. Un petit pas pour Martine Aubry, un bon de géant pour Nicolas Sarkozy...

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