Castorama : hausse de 17,2% du résultat net

Le groupe français de bricolage Castorama a enregistré pour son exercice 1999 clos le 31 janvier 2000 une hausse de 17,2% de son résultat net part du groupe pro forma à 321 millions d'euros (2,107 milliards de francs) contre 274 millions d'euros (1,797 milliard de francs) un an plus tôt. Des chiffres salués par les investisseurs. Après une hausse de 4,69% mardi en clôture, l'action Castorama s'apprécie meercredi de 1,30% à 233 euros, quelques minutes après l'ouverture de la Bourse de Paris. Pourtant, parmi les valeurs de la distribution, Castorama paye un des plus lourds tribu à la désaffection des investisseurs vis-à-vis de l'économie classique. Malgré un rebond de 4,69 %, mardi en clôture, à 230 euros, le titre s'est déprécié de près d'un quart de sa valeur depuis le début de l'année. A tort. Car le rythme de hausse des bénéfices devrait, aux yeux des analystes, se répéter au cours des exercices précédents. En 1999, le résultat d'exploitation (sur 13 mois) a atteint 606 millions d'euros (3,976 milliards de francs) tandis que le résultat financier (sur 13 mois) se traduit par une charge de 500.000 euros (312 millions de francs), constituée à près de 90% de l'amortissement intégral des frais d'ouverture de magasins. La capacité d'autofinancement de 553 millions d'euros (3,6 milliards de francs) sur l'exercice a couvert près de 80% des investissements, qui se sont élevés à 700 millioins d'euros (4,6 mds FF). Sur ces 700 millions d'euros, 70% ont été consacrés à la création de magasins au Royaume-Uni, en France, en Pologne et en Italie et 30% représentent l'acquisition des sociétés britanniques Dickens et Screwfix Direct, leader britannique de la vente à distance d'articles de bricolage. En 1999, le groupe s'est agrandi au total de 26 nouveaux magasins. De plus, le groupe bénéficie de la vigueur de la consommation, du retour en grâce du bâtiment, parallèlement à un redémarrage de l'immobilier ancien, et de la baisse de la TVA sur les travaux d'entretien. Mais c'est surtout le rapprochement avec B&Q qui alimente les espoirs des analystes. " Les synergies (...) dépasseront significativement les estimations initiales de la direction, qui tablait sur des économies de 520 millions à 690 millions de francs sur trois ans, prétendent les analystes de Goldman Sachs. Elles auront pour origine l'amélioration de la capacité de négociation de la société, du fait de l'essor de sa masse critique, le développement du label du groupe, la mise en place de systèmes communs d'information et la constitution d'un réseau logistique intégré ". Les déclarations de la direction à ce sujet seront particulièrement attendues.Une aubaine, à l'heure où la grande distribution classique est confrontée à une pénurie d'emplacements et à la guerre des prix, et un constat encourageant au regard des contributions respectives des différents marchés à la rentabilité du groupe. La marge brute de l'activité française plafonne à 6,3 %, alors qu'elle caracole à 9,1 % au Royaume-Uni. On mesure dès lors l'aspect relutif du rapprochement.Par ailleurs, Castorama, troisième acteur mondial dans son secteur et numéro un en Europe, dispose de relais de croissance. A l'instar du reste du secteur, le groupe s'investit progressivement dans le commerce électronique. La stratégie de Carrefour en est un précèdent. D'où la prise de participation de Castorama à hauteur de 22,5 % dans le capital de Virtuelle Bau-Markt AG, l'opérateur du site web Heimerker.de, leader allemand de l'e-commerce dans le bricolage. Une introduction en Bourse de cette nouvelle filiale est d'ailleurs envisagée dans les 18 prochains mois. La stratégie de la société dans ce domaine sera largement suivie par les observateurs, lors de l'annonce des résultats du groupe.En outre, Castorama, faiblement endetté, s'intéresse de plus en plus aux marchés émergents, tels que la Pologne ou le Brésil, contributeurs positifs à la rentabilité du groupe à moyen terme. Plus significatif dans l'immédiat, le marché allemand, encore atomisé et où le groupe est encore peu présent, pourrait faire l'objet de la prochaine acquisition de Castorama. Et les perspectives de croissance interne ne sont pas en reste. " Le marché est significativement plus fragmenté que pour la distribution alimentaire, constatent les analystes de Goldman Sachs, et il y a encore des opportunités d'ouvertures de magasins en Italie et en Espagne, qui restent sous-développés dans ce secteur ".A plus court terme, enfin, si les synergies attendues peuvent être repoussées du fait de la différence de cultures entre les deux entités, certains facteurs sont de nature à compenser ce probable délai. Tandis que 60 % des profits proviennent de l'activité outre-Manche, l'appréciation de la livre au cours de l'année dernière entretient un biais haussier sur les bénéfices des exercices passé et présent. Autant d'éléments en contradiction avec le fort repli de la valeur, ces trois derniers mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.