Jean-Pierre Raffarin nommé Premier ministre

Le porte-parole de l'Elysée, Dominique de Villepin, a annoncé à 12h20 la nomination de Jean-Pierre Raffarin au poste de Premier ministre. Son nouveau gouvernement aura pour mission de mener la majorité présidentielle à la bataille des élections législatives des 9 et 16 juin prochains. La composition du gouvernement sera connue mardi dans la matinée.Un peu plus tôt ce matin, et comme il l'avait annoncé après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, Lionel Jospin avait remis sa démission de son poste de Premier ministre au président de la République fraîchement réélu.Réactions. L'annonce de la nomination de Jean-Pierre Raffarin a été évidemment bien accueillie à droite. Ainsi, Alain Madelin a assuré le nouveau chef du gouvernement du "soutien de sa famille politique, Démocratie libérale, tant pour appuyer l'action du gouvernement que pour construire la nouvelle majorité parlementaire afin de gagner les élections législatives et mener les réformes courageuses et nécessaires dont la France a besoin". Un soutien également assuré par Philippe Douste-Blazy, un temps pressenti pour Matignon, qui a rappelé au nouveau Premier ministre son "amitié fidèle". "Jean-Pierre Raffarin a les qualités humaines des grands élus locaux et les compétences reconnues pour conduire les grandes réformes dont la France a besoin". Enfin, François Bayrou a félicité le Premier ministre, l'assurant que l'UDF est "déterminée à construire une large majorité, ouverte et équilibrée". En revanche, Vincent Peillon, porte-parole du Parti socialiste, a estimé que la nomination de Jean-Pierre Raffarin était "la décision de Jacques Chirac, mais le choix d'Alain Juppé". Il a de nouveau mis en garde le nouveau gouvernement, l'exhortant à "ne pas se méprendre sur le mandat qui a été donné" au président de la République hier et à "ne pas vouloir appliquer dans la précipitation un projet approuvé par moins de 20% des Français". De son côté, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, a indiqué que le gouvernement Raffarin "peut et doit rester éphémère". Préparation des législatives. Car c'est vers les élections législatives que, désormais, les regards des dirigeants politiques se tournent. A droite, on appelle ainsi les électeurs à donner au président une majorité "pour l'action". Ainsi, Roselyne Bachelot, porte-parole de campagne de Jacques Chirac, a mis en garde : "si nous retournons vers les miasmes, les facilités de la cohabitation, nous ouvrirons un boulevard aux extrémismes", a-t-elle expliqué. Patrick Devedjian a, lui, considéré que les Français avaient "rejeté cinq ans de cohabitation" et les a appelés à la "cohérence" pour le scrutin des 9 et 16 juin.A gauche, on essaie de relativiser la victoire de Jacques Chirac. Vincent Peillon indique que "la droite ne doit pas prendre le vote de la gauche en otage". Selon lui, le scrutin présidentiel n'est plus le scrutin déterminant. Enfin, il a rappelé que, pour gagner les législatives, "il faudra réussir l'union avec nos partenaires de gauche et tenir compte du message adressé par les Français". Selon lui, des accords avec le PCF, les Verts et les radicaux de gauche pourraient être conclus pour "une centaine de candidatures uniques". François Hollande s'est dit confiant, en estimant que sur "les retraites, le pouvoir d'achat et le respect de l'ordre républicain, c'est plutôt la gauche qui a les réponses".Sondage. Un sondage réalisé hier soir par CSA pour Radio France, France 3, Orange et Paris Match auprès d'un échantillon représentatif de 1004 personnes indiquait qu'une coalition RPR, DL et UDF obtiendrait 35% des voix au premier tour des législatives si celles-ci avaient lieu aujourd'hui et devancerait le PS et les radicaux de gauche crédités de 27% des intentions de voix. Le FN serait en baisse à 11%, le PCF en hausse à 6%. Les Verts, avec 5%, devanceraient de deux points l'extrême-gauche, le CPNT et les mouvements souverainistes de droite. Le MNR de Bruno Mégret n'obtiendrait que 2% et les chevènementistes disparaîtraient presque du paysage politique à 1%.
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