Apple relève les prix de l'iMac

Deux mois à peine après le lancement du "nouvel" iMac, immédiatement salué comme une nouvelle prouesse de design de la part d'Apple, le constructeur californien prend un gros risque: il a décidé de relever les prix des trois machines de cette gamme, pour prendre en compte la forte hausse des cours de certains composants intervenue ces dernières semaines. L'ordinateur phare du groupe, avec son écran-plat monté sur bras articulé et son unité centrale en demi-sphère coûte désormais 100 dollars de plus. Soit 1.399 dollars sur le marché américain pour le modèle équipé d'un processeur à 700 mégahertz et d'un lecteur de CD-Rom, 1.599 dollars pour le modèle de milieu de gamme (puce à 700 MHz, lecteur de DVD) et 1.899 dollars pour le modèle à 800 MHz. "La hausse rapide des coûts des composants concerne désormais tout le secteur, explique Philip Schiller, vice-président d'Apple en charge du marketing produit, depuis le lancement du nouvel iMac en janvier, les prix des mémoires ont triplé et ceux des écrans plats ont augmenté de 25%". Philip Schiller souligne qu'Apple a choisi de relever ses prix plutôt que de réduire le niveau d'équipement de ses machines. En deux mois, le groupe a vendu plus de 125.000 unités de sa nouvelle gamme et les livraisons se poursuivent au rythme de 5.000 par jour, ce qui fait de l'iMac "le plus populaire des nouveaux produits d'Apple depuis l'iMac originel", lancé en 1998. Et Steve Jobs, le patron d'Apple, assure que le rythme de production actuel ne permet pas de répondre à la demande. La hausse des prix pourrait être un moyen de tempérer cette dernière. Quoi qu'il en soit, les investisseurs se montrent nettement moins confiants que les dirigeants du groupe : en milieu de séance sur le Nasdaq, l'action Apple cédait 3,97% à 23,93 dollars. Les analystes financiers s'inquiètent des conséquences de la hausse des prix de l'iMac sur les ventes du groupe. "Même si Apple fait bien de prendre des mesures pour préserver ses marges, nous pensons qu'il l'a fait à contre-coeur, car les hausses de prix constituent une rareté dans l'industrie du PC", souligne ainsi JP Morgan Chase dans une note sur la valeur. Les analystes de la banque estiment que la rentabilité des nouvelles machines pourrait ainsi se trouver remise en cause pour ce trimestre, notamment après les ventes décevantes enregistrées en janvier et février. Les ventes qui n'avaient déjà pas été particulièrement vaillantes lors des derniers mois de 2001, malgré la période des fêtes. Or Apple a besoin de conforter ses faibles positions : avec à peine 3% du marché mondial, il prend un gros risque sur un marché des ordinateurs personnels que l'on peut qualifier, au mieux, de convalescent.
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