AOL Time Warner pessimiste pour la publicité en ligne

AOL Time Warner espérait peut-être solder la crise de 2001 en inscrivant dans ses comptes du premier trimestre une charge exceptionnelle record pour cause de dépréciation d'actifs, faisant plonger sa perte nette à une profondeur jamais vue de 54 milliards de dollars. C'est raté : les mauvaises conditions de marché ont survécu à cette opération "paille de fer" et le méga-groupe créé en 2000 se voit contraint de revoir à la baisse ses ambitions pour 2002.S'il espère encore une augmentation de son chiffre d'affaires de 5 à 8% sur l'année, le numéro un mondial des médias et de l'accès Internet ramène entre 5 et 9% sa prévision de hausse de l'Ebitda annuel (équivalent de l'excédent brut d'exploitation). En janvier, Steve Case, son président, évoquait une fourchette de 8 à 12% de croissance. Ce sera pour plus tard... Une déception que le groupe attribue à "la faiblesse actuelle du marché de la publicité en ligne", que la reprise graduelle attendue du marché de la publicité télévisée ne suffira pas à compenser.Pour le seul deuxième trimestre, AOL Time Warner table même sur une progression du chiffre d'affaires inférieure à 5% et sur une stabilité de l'Ebitda par rapport à la même période de l'an dernier. Des prévisions dans le droit fil des résultats du premier trimestre : sur la période janvier-mars, les ventes ont progressé de 4%, à 9,8 milliards de dollars, et l'Ebitda a augmenté de 3%, à 2,1 milliards, la marge opérationnelle restant stable. Si les revenus tirés des abonnements (presse, câble et accès Internet) affichent une progression de 14%, à 4,7 milliards, les revenus publicitaires et du commerce électronique reculent de 13%, à 1,8 milliard seulement. Pour la seule division AOL, cette chute atteint même 31%. Alors que les synergies entre Internet et les médias traditionnels constituaient il y a deux ans le moteur de la fusion entre AOL et Time Warner, les dirigeants du groupe se voient aujourd'hui forcés de convaincre les investisseurs qu'AOL, dont l'Ebitda a reculé de 15% au premier trimestre, n'est pas un boulet pour le groupe. "La faiblesse du marché de la publicité sur Internet reste un défi, mais nous avons pris des mesures décisives pour l'affronter", assure le groupe. La principale étant le remplacement, à la tête de la division, de Barry Schuler par Bob Pittman, le co-directeur opérationnel du groupe. Ce dernier devra notamment adapter AOL, fort de 34,6 millions d'abonnés, au recul de son chiffre d'affaires publicitaire : celui-ci (qui inclut les revenus du commerce électronique) devrait se situer sur l'année entre 1,8 et 2,2 milliards de dollars, contre 2,3 milliards l'an dernier. Soit une chute située entre 5 et 22%. Seul bon point pour le premier fournisseur d'accès mondial : l'intégration d'AOL Europe, dont le groupe a racheté 49% du capital à Bertelsmann pour 6,75 milliards de dollars, se déroule bien. La filiale devrait réduire de moitié cette année sa perte brute d'exploitation pour la ramener à 300 millions de dollars.A l'ouverture du New York Stock Exchange, l'action AOL Time Warner gagnait 1,66% à 19,62 dollars.
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