VE s'éloigne un peu plus de VU

Vivendi Environnement (VE) se détache un peu plus de Vivendi Universal (VU). Les actionnaires du groupe de services aux collectivités viennent en effet de voter l'abandon de la garantie offerte par VU sur des Océane à échéance 2005. Ces Océane d'un montant de 1,5 milliard d'euros avaient été émises en 1999 pour l'acquisition de US Filters.Par ailleurs, ces mêmes actionnaires ont également renoncé à la clause d'exigibilité en cas de défaut de Vivendi Universal. Cette clause prévoyait un remboursement immédiat de la part de VE en cas de défaillance financière de sa maison-mère.Les résolutions proposées ont été adoptées par 64,8% des suffrages exprimés lors de l'assemblée qui réunissait les porteurs d'Océane. En échange de ces concessions, le coupon des Océane passe de 1,5 à 2,25%.Cela fait désormais plusieurs mois que les liens unissant VU et VE se dénouent peu à peu. Cela a tout d'abord été le voeu de Vivendi Universal qui, sous la houlette de Jean-Marie Messier, souhaitait se concentrer sur les médias et la communication. Du coup, après plusieurs placements et la récente augmentation de capital de VE (à laquelle n'a pas participé VU), le géant des médias a vu sa participation dans VE tomber à 40,8%.VE a ensuite pris le relais, le vote proposé aujourd'hui marquant son propre désir de s'éloigner peu à peu du groupe désormais dirigé par Jean-René Fourtou. Et VE ne compte apparemment pas s'arrêter là. Henri Proglio, son président, a en effet indiqué fin juillet qu'il envisageait un changement de nom pour sa société (voir ci-contre). Une mesure symbolique qui, aux yeux des employés, des clients et des investisseurs, consacrerait certainement l'indépendance du groupe.Dans l'attente de nouvelles décisions, la Bourse semble apprécier le premier pas franchi ce mardi. En clôture, l'action VE gagne 16,1% à 23 euros. Certes, le relèvement du coupon va alourdir les charges financières du groupe. Mais le marché note surtout qu'au moment où le refinancement de VU apparaît délicat, l'abandon de la clause d'exigibilité élimine un risque financier non négligeable pour VE: d'une part il n'aura pas à rembourser les Océane (1,5 milliard) et d'autre part, la notation de sa dette devrait être confirmée chez Moody's comme cela a été le cas chez S&P, lui évitant un remboursement anticipé de 800 millions d'euros prévu en cas de dégradation. Enfin, les opérateurs voient d'un bon oeil le fait que VE se détache de VU. "Ca va peut-être permettre au titre d'avoir enfin une vie indépendante vis à vis de sa maison-mère", souligne un analyste cité par Reuters.
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