Lafarge présente des comptes largement influencés par Blue Circle

Si en 2001, l'acquisition de Blue Circle a participé à l'amélioration du chiffre d'affaires de Lafarge avec une contribution de 1,55 milliard d'euros sur un total de 13,7 milliards, elle a également permis de soutenir son résultat d'exploitation. Cet indicateur est en effet ressorti à 2,065 milliards d'euros contre 1,905 milliard un an auparavant, soit une hausse de 8%. Et le communiqué de Lafarge précise que sur de nombreuses zones géographiques la progression est principalement due à l'apport de Blue Circle, consolidé depuis le 11 juillet 2001. En Europe Occidentale par exemple, le résultat d'exploitation a gagné 31% à 544 millions d'euros, le Royaume-Uni et la Grèce (zones où était présent Blue Circle) ayant contribué à ce résultat à hauteur de 117 millions. Même chose en Amérique du nord, où la hausse de 307 à 351 millions d'euros provient en grande partie des 39 millions d'euros des activités ex-Blue Circle.Preuve supplémentaire de l'importance des acquisitions sur la rentabilité du groupe, si l'on exclut les effets de périmètre ainsi que les variations de change, le résultat d'exploitation ne s'inscrit plus en hausse mais bien en repli de 2%. L'élargissement du périmètre n'a toutefois pas permis au groupe d'atteindre le résultat d'exploitation espéré par les analystes, puisque le consensus Reuters tablait sur un chiffre compris entre 2,075 et 2,167 milliards d'euros et celui de JCF Group misait sur un bénéfice moyen de 2,082 milliards d'euros.D'ailleurs, l'entrée de Blue Circle n'a pas eu que des effets positifs sur le compte de résultats du groupe. En premier lieu, cette opération a eu pour conséquence d'alourdir la dette et donc les frais financiers de Lafarge. Du coup, le résultat net avant amortissement des écarts d'acquisition affiche, à 892 millions d'euros, une hausse de 5% plus modeste que celle du bénéfice d'exploitation.L'amortissement des écarts d'acquisition (goodwill) a, quant à lui, augmenté de 120 à 142 millions d'euros, du fait de l'achat de Blue Circle (25 millions d'euros de goodwill). Aussi le résultat net affiche-t-il une progression encore plus modeste que les soldes précédents. A 750 millions, il n'est supérieur que de 3% à celui de l'année précédente. Ce chiffre, contrairement à celui de l'exploitation, correspond néanmoins aux attentes du marché qui avait pris en compte l'impact des changements de périmètre.Enfin, l'acquisition de Blue Circle a été financée en partie par une augmentation de capital de 14 millions de titres. Du coup, et compte tenu de la consolidation incomplète du britannique sur l'exercice, elle a eu un effet dilutif sur le bénéfice par action qui a reculé de 12% à 6 euros.Il est vrai que les synergies ont été relativement limitées en 2001 et Lafarge compte bien profiter plus largement des effets du rapprochement dès cette année. "Le groupe bénéficiera en 2002 du résultat des efforts d'amélioration de ses performances opérationnelles et des synergies attendues de l'intégration de Blue Circle, dans un contexte de gestion financière rigoureuse en ligne avec ses engagements", écrit-il dans son communiqué. A l'automne dernier, Lafarge avait revu à la hausse les synergies attendues. Elles devraient maintenant être de 172 millions d'euros en 2003, et de 215 millions d'euros dès l'année suivante (voir ci-contre).La Bourse est prudente après cette publication. Le titre cède 3,96% à 99,50 euros. Certains analystes justifient ce repli par les chiffres décevants dans la division ciment. Le groupe "a dégagé un Ebit [résultat d'exploitation] de 1,507 milliard dans le ciment alors qu'il attendait 1,559 milliard", déplore l'un d'entre eux, cité par l'AFP. Il doute aussi de la capacité de Lafarge à atteindre les synergies annoncées. "Ce sera un défi", souligne-t-il.latribune.f
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