Séance de montagnes russes pour Vivendi

Dans le contexte actuel de défiance vis-à-vis des comptes et de la communication des entreprises, ravivée par le dossier WorldCom, l'action VU, après avoir été réservée à la baisse à l'ouverture, a touché ses plus bas à 16,10 euros en séance. Mais peu avant 17 heures, le titre est revenu dans le vert et VU termine cette séance en hausse spectaculaire de 7,78% à 21,60 euros."Je n'avais vu de pareilles amplitudes de variations sur une aussi grande valeur. C'est à ne plus rien y comprendre", s'étonne un vendeur interrogé par l'AFP. La remontée du titre a été portée par des rachats de position vendeuses à découvert, indique un autre courtier, en expliquant que les opérateurs qui pariaient sur la baisse du titre, en empruntant pour le vendre et le racheter plus tard à cours plus bas, ne souhaitent plus prendre ce genre de risques. VU s'est aujourd'hui engagé à informer deux fois par mois la communauté financière sur l'état de ses comptes, au moyen de conférences téléphoniques dont la première se tient ce mercredi soir. Alors que nombre d'opérateurs estiment que seul un départ de Jean-Marie Messier pourrait donner un signal fort susceptible d'enrayer la chute du titre (-70% depuis le 1er janvier), le maintien de J2M après tant d'erreurs de communication et tant de précipitation affichée sur le désengagement de la filiale environnement semble néanmoins déprimer les investisseurs. Au lendemain du conseil d'administration, le groupe a certes tenté de rassurer les marchés sur son état financier. VU a annoncé ce matin disposer "d'environ 3,3 milliards d'euros de lignes de crédit bancaire non utilisées, lui permettant de conforter sa position de trésorerie en back-up d'un programme de billets de trésorerie utilisé à hauteur de moins de un milliard d'euros". "Cette sécurité de trésorerie, conjuguée à l'exécution du programme de cessions et d'éventuelles émissions obligataires, permet au groupe d'envisager avec sérénité ses échéances de trésorerie au cours des douze prochains mois", ajoutait VU dans un communiqué. Le groupe précisait que "les cessions intervenues ou engagées de manière certaine et définitive au cours du premier semestre 2002" représentent plus de 6,0 milliards d'euros encaissés par le groupe. Il s'agit de la vente d'autocontrôle (3,3 milliards d'euros), de celle des actifs B to B (900 millions), de Canal+ nordique (270 millions), d'actifs immobiliers (100 millions) et de produits reçus pour Vivendi Environnement (1,5 milliard).Le groupe rappellait enfin l'objectif "d'une réduction de sa dette nette, dans la structure actuelle d'actionnariat de Cegetel, en-dessous de 15 milliards d'euros conformément aux normes US actuelles, soit une réduction nette de plus de quatre milliards par rapport au début d'année". VU a subi cette semaine de nouveaux revers. Après le placement en pension de titres Vivendi Environnement vendredi, puis la chute de 23% de l'action VU lundi, ce fut hier le départ de l'un des principaux soutiens de Jean-Marie Messier, Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH (propriétaire de La Tribune) qui a démissionné du conseil d'administration de VU (lire ci-contre).En ce qui concerne le placement des titres de la filiale eau, attendu de longue date, cette dernière opération a de plus été accueillie assez froidement. Les analystes de chez Aurel Leven ont ainsi estimé qu'elle aura un impact dilutif de -1,8% sur le bénéfice par action de VE et de -3% après goodwill et exceptionnels. De plus, "la clause de conservation des titres pour les investisseurs financiers paraît très courte (6 mois contre 18 mois pour VU), le risque d'observer un afflux de titres sur le marché à la fin de l'année est réel", ont souligné les analystes.Mardi, le placement a été souscrit 1,5 fois au prix de 27,5 euros, soit un montant total d'environ 1,5 milliard d'euros, a indiqué un des établissements responsables, BNP Paribas. Ces prix restent inférieurs au cours d'introduction de VE, le 20 juillet 2000, à la Bourse de Paris. VE avait fait son entrée à un cours de 32,50 euros pour les particuliers et de 34 euros pour les investisseurs institutionnels. Le bouclage de ce placement permet maintenant de lancer l'augmentation de capital, pour un montant équivalent de 1,5 milliard d'euros et à un prix égal à celui du placement moins 1 euro, soit 26,50 euros. Après ce placement jugé "moyen" par un opérateur interrogé par l'AFP, Vivendi Environnement a passé la séance de mardi dans le rouge avant de clôturer en hausse de 3,52% à 29,40 euros. Mercredi en clôture, VE gagne 2,04% à 30 euros après avoir dévissé jusqu'à 27 euros en séance.
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