BNP Paribas rachète Consors pour 485 millions d'euros

BNP Paribas et Consors ont confirmé ce matin dans un communiqué commun le rachat de ce dernier par le groupe bancaire français. L'opération porte sur un montant de 287 millions d'euros pour les 66,43% que détenait la banque allemande en difficulté SchmidtBank dans le courtier en ligne allemand Consors.Elle sera payée "en espèces et financée sur les ressources existantes de BNP Paribas", détaille le communiqué. L'acquisition devrait être relutive sur le bénéfice par action de BNP Paribas dès 2003, avant amortissement des survaleurs, et à partir de 2004, après amortissement des survaleurs. Le groupe bancaire va lancer, dans les quatre semaines qui suivent l'annonce, une offre publique sur les parts détenues par les actionnaires minoritaires dans Consors. "Cette offre se fera sur la base de la moyenne pondérée des cours des trois derniers mois boursiers précédent l'annonce, soit, à titre indicatif, 12,4 euros par action à la clôture du 26 avril", indique le communiqué. Le montant total du rachat est estimé à 485 millions d'euros, ce qui correspond à 857 euros par compte de Consors. Dans un secteur en pleine consolidation après la bulle spéculative (lire ci-contre), la cession de Consors était attendue de longue date.En 2001, Consors avait perdu 125,5 millions d'euros après impôts, entraînant la SchmidtBank, sa maison-mère, dans une situation proche de la faillite. Seul gros courtier en ligne à ne pas être adossé à une grande banque, Consors avait vu son revenu opérationnel fondre de moitié, à 179,6 millions d'euros. Or, dans le même temps, les charges n'avaient baissé que de 8,4%, à 243,9 millions d'euros. Un consortium de banques allemandes avait été mis en place afin de sauver l'établissement de la famille Schmidt. Le consortium espérait céder Consors avant le 31 mars 2002, date à laquelle le broker annonçait avoir réussi à réduire ses coûts d'exploitation à 243,9 millions d'euros en 2001 (lire ci-contre). Un prix de 15 euros l'action, soit 713 millions d'euros au total, semblait approprié pour la plupart des analystes du secteur. Un prix jugé trop élevé par la Société Générale et Comdirect, qui se sont retirés de la course l'un après l'autre.Resté en lice, BNP Paribas était donnée favori dans le rachat du broker, contre l'américain E-Trade. La presse allemande avait avancé un prix proche de 650 millions, qui avait été démenti par l'établissement français. Aucune offre n'ayant été faite au 31 mars, aucune nouvelle échéance n'avait été fixée. BNP Paribas a, semble-t-il, joué le calendrier pour obtenir Consors à un meilleur prix. Avec Consors, BNP Paribas, qui figure parmi les cinq banques européennes les plus rentables, complète son offre dans la banque et les services financiers en ligne. Sa filiale Cortal gèrait déjà près de 630.000 clients en Europe fin 2001 et Banque Directe détient 140.000 comptes. Avec Consors, l'ensemble affichera près d'un million de clients en Europe, avec une présence en France, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne et Belgique. De cette position de leader, la nouvelle entité, qui sera baptisée provisoirement CortalConsors, compte "générer des économies d'échelle en matière de coûts" et favoriser "l'acquisition de nouveaux clients à moindre frais, en capitalisant sur une notoriété accrue". Pour rationaliser ses forces, le courtier mettra en commun ses plates-formes informatiques et rapprochera les sociétés dans les pays où les deux courtiers sont présents. CortalConsors vise 25 milliards d'euros d'actifs gérés et des synergies de 53 millions d'euros à horizon 2005, en intégrant 60 millions d'euros de coûts de restructuration répartis sur 2002, 2003 et 2004. "Ces synergies concernent surtout l'Allemagne et la France", précise le communiqué. Mardi en clôture, l'action BNP Paribas termine en hausse de 1,58% à 58 euros. latribune.f
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