Si l'Insee voit l'avenir en rose pour la France (lire ci-contre), les patrons allemands semblent avoir consommé le même breuvage euphorisant. Le baromètre de l'institut de conjoncture Ifo mesurant le moral des chefs d'entreprise allemands a en effet augmenté en décembre pour la huitième fois consécutive. L'indice s'est apprécié de 1,1 point par rapport à novembre, à 96,8, soit son plus haut niveau depuis janvier 2001, selon des chiffres publiés jeudi. Cette progression est légèrement supérieure aux prévisions des analystes, qui tablaient sur une hausse de 0,7 point à 96,4 selon la banque UBS. Pour le président de l'Ifo, Hans-Werner Sinn, l'enquête de décembre "confirme que le processus de reprise conjoncturelle a démarré, et qu'il gagne en intensité". "Même les secteurs qui étaient jusqu'ici en retard sont à leur tour concernés par la reprise", a-t-il précisé, faisant notamment référence à l'industrie du bâtiment, en plein marasme en Allemagne depuis une décennie, et qui semble se reprendre également. Le secteur de la distribution reste quant à lui à la traîne. Les consommateurs ont peut-être manifesté une certaine retenue avant de connaître l'exacte ampleur des réductions d'impôts qui seront appliquées l'année prochaine.Le moral des patrons outre-Rhin ne semble pour l'instant guère affecté par l'appréciation de l'euro (lire ci-contre). Sur ce point, Hans-Werner Sinn estime que pour les entreprises allemandes la forte hausse de la devise européenne présente des avantages et des inconvénients et qu'il est difficile d'établir si au final cette envolée est positive ou négative. "L'implication (de la hausse de l'euro) est ambiguë", a-t-il déclaré au cours d'un entretien à la chaîne de télévision CNBC. "D'un côté, il est plus difficile pour les exportateurs allemands de trouver des clients à l'étranger. D'un autre côté, il y a les effets sur les termes des échanges. Les prix à l'importation baissent (...) et de ce fait les ménages ont plus de pouvoir d'achat", a-t-il expliqué.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:00

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