La BCE joue le statu quo durable

Comme à son habitude, au moment de commenter une décision de politique monétaire, Wim Duisenberg pèse chacun de ses mots. Le président de la Banque centrale européenne a d'abord justifié le statu quo monétaire - le loyer de l'argent reste inchangé à 2% - par une formule désormais rôdée, jugeant le niveau actuel des taux d'intérêt "approprié". Ensuite, le Néerlandais s'est attaché à présenter un diagnostic de la situation économique de la zone euro. A cet égard, il a répété un certain nombre de choses dites par lui même par le passé, ou par d'autres membres de la BCE. C'est ainsi que Wim Duisenberg a souligné que l'activité économique était restée "faible" en zone euro au deuxième trimestre et qu'il n'y avait "pas encore de signes" d'une reprise. Ce commentaire est conforme aux chiffres diffusés ce midi par la Commission européenne. Celle-ci prévoit pour le deuxième et le troisième trimestres une hausse du PIB comprise dans une fourchette allant de 0 à 0,4%. Pour sa part, la BCE continue malgré tout à tabler sur un redressement "progressif" dans le courant du deuxième semestre 2003, allant ensuite en s'accélérant graduellement, a précisé Wim Duisenberg. Même s'il ne sous-estime pas "les risques" qui pèsent sur ce scénario, le président de la banque centrale affirme que les taux devraient rester à ce niveau "pour un moment". Ces propos semblent fermer la porte à une éventuel détente monétaire à la rentrée, ce qui correspondait pourtant généralement à l'anticipation de la majorité des économistes. Ces derniers jugent en effet bien timides les velléités de reprise de l'économie et estiment qu'un geste supplémentaire sur les taux d'intérêt sera le bienvenu.De son côté, la Banque d'Angleterre (BoE) a choisi un parti pris différent, en décidant de baisser son taux d'intérêt directeur de 25 points de base à 3,5%. Cette décision n'est qu'une demi-surprise, les économistes étant partagés, ces derniers jours, entre ceux qui prévoyaient un statu quo et ceux qui misaient sur un tel assouplissement, les conditions de l'économie britannique s'étant légèrement dégradées par rapport à la réunion précédente de la BoE en juin.Passage de témoin. Le président de la Banque centrale européenne, Wim Duisenberg, pense céder le 1er novembre prochain sa place à son successeur désigné, le gouverneur de la Banque de France Jean-Claude Trichet. Afin d'expliquer le choix de cette date, dont il n'a pas caché qu'elle n'était pas sa préférée, le Néerlandais a notamment fait valoir que le prochain Conseil européen, qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union et qui sera appelé à désigner officiellement le prochain président de la BCE, se réunira le 15 octobre. Dans ces conditions, et pour des raisons de calendrier, "la première date possible est le 1er novembre" pour un passage de témoin à la tête de l'institut, a-t-il dit.
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