L'OCDE revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la France

Molle, modérée, lente: les adjectifs utilisés par l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) pour qualifier l'activité dans les 30 pays les plus développés qui la composent n'ont rien d'enthousiasmant. Concernant la zone OCDE proprement dite, les économistes du Château de la Muette (siège de l'institution à Paris) estiment que la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être de 1,9% en 2003, révisée à la baisse par rapport aux 2,2% de croissance prévus à l'automne dernier. Dans leurs commentaires, les experts admettent que "l'épisode d'atonie conjoncturelle envisagé" à l'automne "dure plus longtemps que prévu, face à de fortes fluctuations des prix du pétrole, à de sensibles réalignements des taux de changes et à une érosion continue des cours boursiers". La reprise ne devrait donc intervenir que plus tard cette année et l'OCDE table sur une croissance de 3% de la zone en 2004. Derrière ces chiffres, les performances par zones géographiques et par pays sont très variables. Une fois encore en 2003, ce sont les Etats-Unis, avec une hausse du PIB attendue à 2,5%, qui devraient tirer la croissance de la zone OCDE, la zone euro et le Japon devant se satisfaire d'un maigre 1% de croissance cette année. Le redémarrage de l'activité devrait se traduire en 2004 par une croissance de 4,0% pour les Etats-Unis, 2,4% pour la zone euro et de 1,1% pour le Japon. Les divergences de croissance paraissent donc s'accentuer au profit de la première économie mondiale. Afin de doper l'activité dans la zone euro, les économistes de l'OCDE réitèrent leur souhait de voir la Banque centrale européenne assouplir à nouveau sa politique monétaire. "En Europe, abstraction faite de la Suisse, les taux d'intérêt sont restés nettement plus élevés qu'aux Etats-Unis", notent les experts dans leur rapport. "Compte tenu de l'inflation prévue, les taux d'intérêt réels à court terme sont encore voisins de 1% en moyenne dans la zone euro. Il y a de la marge pour abaisser encore le taux directeur (actuellement à 2,5%, ndlr), l'inflation sous-jacente tendant à diminuer dans un contexte d'augmentation sensible de l'écart de production à court terme". Si les marges de manoeuvres existent dans le domaine de la politique monétaire, elles sont largement épuisées sur le terrain budgétaire. La France et L'Allemagne ont vu leurs déficits publics dépasser la limite de 3% imposée par le Pacte de stabilité. Pour l'OCDE, la France devrait terminer l'année 2003 avec un déficit de 3,6%. Au Château de la Muette, on a revu à la baisse les prévisions de croissance pour la France, les ramenant à 1,25% en 2003 et 2,5% en 2004 contre 1,9% et 2,9% initialement.
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