Tati placé en redressement judiciaire

Les 1.200 salariés français du groupe Tati vont pouvoir pousser un soupir de soulagement. Du moins pour l'instant. Le Tribunal de Commerce de Paris a en effet décidé aujourd'hui d'écarter une procédure de liquidation judiciaire et de placer la société qui s'est déclarée en cessation de paiement vendredi dernier en redressement judiciaire. Cette décision devrait effacer - au moins provisoirement - les craintes de la Fédération du textile CFTC (lire ci-contre). L'annonce a été faite par le président du tribunal lors d'une audience publique à l'issue d'un entretien d'une heure avec le PDG du groupe, Fabien Ouaki, son avocat Bertrand Biette, deux experts comptables, deux délégués syndicaux CFTC et leur avocat Bertrand Deledalle, et deux délégués syndicaux CGT. La procédure de redressement judiciaire avec "régime général" s'accompagne d'une période d'observation de quatre mois, un laps de temps qui pourra donner l'occasion à d'éventuel repreneurs de se faire connaître.Pour l'instant, Fabien Ouaki, le fils du fondateur Jules Ouaki, qui a créé l'enseigne en 1948, ne baisse pas les bras. A la sortie du Tribunal, il a fait part de son soulagement et a déclaré vouloir redresser l'entreprise "avec tous ses salariés", sans envisager à ce stade de licenciements. "Nous ne cherchons pas un repreneur dans l'état actuel des choses. Nous allons redresser l'entreprise" et "je vais donner la primeur des mesures [de redressement] aux salariés", a-t-il ajouté. La nouvelle de la cessation de paiement est tombée vendredi dernier. Depuis quelques temps déjà, le groupe enchaînait les difficultés mais la dégradation s'est récemment accélérée et les magasins n'étaient plus livrés depuis le début du mois. Tati, qui se veut le champion de la distribution pas chère, possède actuellement un réseau de 27 magasins et emploie 1.200 salariés. Sous les effets conjugués de la conjoncture, de la concurrence d'autres enseignes bon marché telles que H&M et d'une politique de diversification à outrance, Tati a accumulé les pertes ces dernières années. En 2001-2002, la perte d'exploitation - la cinquième d'affilée - est ressortie à 6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros.
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