Ryanair déçoit, mais continue à afficher sa croissance

Malgré les difficultés persistantes du secteur, Ryanair continue à résister. Certes, la compagnie irlandaise a annoncé des résultats décevants pour le premier trimestre de son exercice 2003-2004 (d'avril à juin). Le résultat net n'a en effet progressé que de 4% à 40,5 millions d'euros et les ventes de 26% à 245 millions d'euros. Selon Bloomberg, l'attente moyenne des analystes se situait à +5,6% pour le bénéfice net et à +30% pour les ventes. Mais, il n'en reste pas moins que ces chiffres restent remarquables dans le contexte actuel du secteur. D'autant que le groupe a passé une charge exceptionnelle de 3 millions d'euros suite au rachat de Buzz, la filiale low-cost de KLM. Ajusté de cette opération, le résultat net progresse de 12%. En fait, ce ralentissement (relatif) de la rentabilité de Ryanair s'explique d'abord par le développement de la compagnie. 50 nouvelles destinations ont ainsi été proposées au cours du trimestre et si le nombre de passagers transportés a crû de 45% sur un an, cette hausse est encore restée insuffisante. Du coup, le taux de remplissage des avions de Ryanair a reculé de 5 points en un an à 78%, alors que les coûts d'exploitation bondissaient (+29% sur un an). Par ailleurs, comme le note un analyste britannique interrogé par Bloomberg, pour lancer ses nouvelles destinations, Ryanair a dû se montrer encore plus agressif sur le plan des prix. En conséquence, le revenu par passager a logiquement reculé de 14%, à 41,71 euros, mais la baisse de la livre sterling a joué pour 6 points dans cette baisse. Hausse des coûts, baisse des revenus moyens et des taux de remplissage: Ryanair ne s'en sort donc globalement pas trop mal. Car, à la différence des compagnies classiques, la low-cost irlandaise n'est pas touchée par la baisse globale du tourisme et elle peut se permettre d'ouvrir des lignes. Le président de Ryanair, Michael O'Leary, peut donc annoncer que sa compagnie continuera "à se distinguer des autres compagnies" par la croissance continuelle de ses profits. Reste cependant à savoir si la compagnie pourra continuer à afficher une telle croissance, malgré la progression soutenue de son offre. Du coup, après avoir beaucoup recherché le titre, au point que Ryanair soit devenue la troisième compagnie aérienne du monde en termes de capitalisation, les opérateurs sont devenus prudents depuis début mai. A Dublin, le titre a gagné 0,34% à 5,95 euros.
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