Le deuxième trimestre de L'Oréal devrait ressembler au premier: tel est le constat global que dresse la communauté financière à la veille de la publication du chiffre d'affaires semestriel de L'Oréal. En clair, les analystes s'attendent de nouveau à l'annonce d'effets de change (principalement sur le dollar) spectaculaires ayant masqué la croissance organique du groupe.Le consensus Reuters a chiffré ces effets de change négatifs à 11,7% pour le semestre, un chiffre égal à celui des trois premiers mois de l'année. Du coup, le chiffre d'affaires est attendu à 7,19 milliards d'euros, en baisse de 2,5%.Mais sur le plan organique, L'Oréal devrait en revanche être parvenu à maintenir sa croissance à un niveau à peu près comparable à ce qu'elle était par le passé. Ainsi, elle ressortirait à 9% sur l'ensemble du premier semestre. D'après les experts, les produits grand public auront une nouvelle fois affiché de bonnes performances. De quoi amortir les quelques difficultés prévues sur le pôle luxe.Toutefois, ces chiffres d'activité ne devraient avoir aux yeux du marché qu'une importance secondaire. Entre effets de change défavorables et renforcement de la concurrence, "ce qui nous inquiète n'est pas la croissance mais le coût pour l'atteindre", rappelait le mois dernier Goldman Sachs (voir ci-contre). Il faut dire que le patron de L'Oréal lui-même s'est montré très prudent sur la capacité de son groupe à afficher pour la dix-neuvième année d'affilée une croissance bénéficiaire à deux chiffres. "Le défi m'a rarement paru aussi sportif", a-t-il lancé à ses actionnaires en mai dernier.La Bourse en a d'ailleurs pris acte. Le titre a été plutôt chahuté depuis quelques mois et enregistre même, avec -19%, l'un des plus forts reculs du CAC sur l'année. Aujourd'hui encore, le titre reste sous pression, sous la barre des 60 euros.Les chiffres communiqués jeudi matin ne devraient d'ailleurs pas modifier fondamentalement la tendance. Car si cette publication sera une étape importante, l'annonce véritablement attendue par les marchés n'aura lieu qu'en septembre et concernera les résultats semestriels. Pour certains, une déception n'est pas à exclure. D'autant que l'an passé, le groupe avait révélé d'excellents résultats en raison du décalage de dépenses marketing.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:42

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