Razzia américaine au Japon

Les groupes financiers japonais sont exangues et leur situation financière est compromise par des stocks colossaux de créances douteuses. Un tableau apocalyptique, qui a de quoi, évidemment, faire fuir les investisseurs internationaux... Sauf que, justement, c'est le contraire qui se produit actuellement. Les établissements américains ont en effet lancé une offensive en règle dans l'archipel. Coup sur coup, Goldman Sachs et Merrill Lynch ont annoncé des investissements significatifs au Japon. Le premier en injectant 1,2 milliard d'euros dans Sumitomo Mitsui Financial Group, le second en apportant 800 millions à UFJ Bank en décembre et en se proposant de soutenir Mizuho pour plus de 1 milliard. Cour sur coup, ce sont donc trois des plus importants groupes financiers nippons qui, obligés d'augmenter leur capital pour ne pas sombrer, trouvent devises et salut auprès de dignes représentants de l'Oncle Sam. Pour Merrill Lynch comme pour Goldman Sach, le pari est risqué compte tenu de la méforme persistante de l'économie japonaise. Mais l'effet d'opportunité semble l'avoir emporté sur une gestion frileuse des risques. Opportunité de prix d'abord. Les augmentations de capital sont réalisées sur la base de cours très faibles, à l'image de la Bourse japonaise qui ne cesse de s'enfoncer. Opportunité réglementaire ensuite. Jusqu'à présent, les autorités japonaises ont toujours vu d'un mauvais oeil les établissements étrangers s'immiscer au capital des banques et groupes d'assurances. En lançant un vaste plan de soutien par le biais de rachats massifs d'actions, la Banque du Japon a aussi admis que la loi du marché devait trouver à s'appliquer. L'ouverture de cette brèche a sans surprise permis aux groupes américains de s'engouffrer. Car les Etats-Unis ont toujours été très attentifs à l'évolution de la finance japonaise, ne serait-ce qu'en raison du poids que celle-ci représente dans l'achat de bons du Trésor, et donc dans le financement des déficits US.
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