Malmené en Bourse depuis le début du mois, le secteur du jeu vidéo s'accorde un peu de répit ce lundi. Les titres des groupes Infogrames (5,01 euros) et Ubi Soft (17,85 euros) s'offrent même à la clôture les deux premières places du palmarès du SRD, avec des gains respectifs de 6,82 et 5%.Pourtant, il ne faut pas chercher derrière ces hausses une sorte d'embellie bénéficiant à l'ensemble du secteur. Les deux valeurs sont portées par une actualité propre à chaque groupe.Pour Infogrames, il s'agit d'une actualité purement financière. Ce week-end, le Lyonnais a annoncé que sa filiale américaine, Atari Inc., envisageait d'émettre pour 125 millions de dollars d'actions nouvelles, voire plus de 143 millions en cas d'exercice de l'option de surallocation. Jusqu'ici rien de bien révolutionnaire et profitable pour Infogrames, d'autant que la part du français dans sa filiale devrait à l'issue de l'opération tomber de 88 à 66%.Mais, c'est dans l'utilisation qu'Atari va faire de ces fonds que l'opération devient intéressante. Car l'argent levé va en partie servir à son désendettement. Or, Infogrames est l'unique créancier à long terme de sa filiale, laquelle a envers le Français une dette cumulée de 211 millions d'euros. Bref, cette émission va permettre à Atari de rembourser Infogrames.Dans un premier temps, des transferts de créances (des filiales d'Infogrames ont une dette de 41 millions envers Atari) vont ramener la dette d'Atari à 170 millions d'euros. Ensuite, grâce à l'émission d'action, Atari effectuera un paiement en cash pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars. Enfin, le solde sera réglé en titres émis à l'intention d'Infogrames. De quoi pour le groupe de Bruno Bonnell appréhender avec plus de sérénité l'arrivée à échéance en 2004 de 125 millions d'euros d'obligations convertibles. Surtout que le remboursement de la dette d'Infogrames est au centre des préoccupations du marché depuis quelques mois.Chez Ubi Soft, le problème est tout autre. Ce n'est pas sur le terrain financier que se situe la bonne nouvelle du jour, mais plutôt au niveau commercial. Le groupe a confirmé avoir fait une offre pour le jeu "Might and Magic" du groupe américain en faillite 3DO. Une acquisition qui lui permettrait de renforcer son catalogue, avec un jeu devenu un classique.D'autres groupes (dont Eidos, Microsoft ou encore Namco) seraient également candidats à la reprise. Mais, d'après le Figaro, avec une offre de 1,3 million de dollars, Ubi Soft serait bien mieux placé que ses adversaires. Le suspense devrait durer jusqu'au 14 août, date à laquelle doit être connu le résultat des enchères.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:43

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