C'est un plébiscite: les actionnaires d'Alstom ont donné mercredi soir à 98,1% l'autorisation d'augmenter le capital de l'entreprise de 600 millions d'euros, comme le demandait la direction générale du groupe en difficulté. Il est vrai qu'il y avait relativement peu de suspense: à défaut d'une telle approbation, Alstom n'aurait plus eu qu'à mettre la clé sous la porte...L'assemblée générale de mercredi après-midi était donc cruciale pour le groupe. Dans cette optique, Alstom n'a pas ménagé ses efforts pour brosser sous le jour le meilleur possible les progrès enregistrés dans son plan de restructuration. Et à cet égard, la perspective d'une conclusion rapide de la vente de sa division T&D (transmission et distribution), qui lui permettrait d'atteindre son objectif de cession de 3 milliards d'euros, a constitué une bonne nouvelle. Du coup, alors que commençait tout juste son assemblée générale au Cnit de la Défense à Paris, le groupe a publié un communiqué abordant ce sujet. Alstom a ainsi donné à entendre qu'un accord pourrait intervenir assez rapidement, en précisant qu'il allait étudier "au cours des prochains jours" l'offre annoncée par Areva mardi soir. Le montant n'en a pas été dévoilé, mais selon des chiffres parus dans la presse, l'opération pourrait atteindre 1,2, voire 1,4 milliard d'euros.Cette proposition formulée la veille de l'assemblée générale du groupe est tombée à pic pour Alstom. Car les dirigeants sont confrontés à des actionnaires mécontents d'avoir vu la valeur de leurs titres fondre de 70% en un an. D'autant que le projet d'augmentation de capital de 600 millions d'euros correspond à 70% de la capitalisation actuelle.Toujours dans le but de rassurer ses actionnaires sur la santé de leur groupe, Alstom a également indiqué, dans son communiqué, que le niveau des commandes enregistrées au cours du premier trimestre (avril-juin) de l'exercice 2003/2004 serait supérieur aux 3,4 milliards affichés sur les trois mois précédents.La contestation, Alstom doit aussi y faire face dans la rue, de la part de ses salariés. Après les divers mouvements qui ont eu lieu ces derniers jours, les employés étaient environ 2.200 mercredi à défiler du siège du groupe, avenue Kléber à Paris, jusqu'à la Défense. Outre les cessions d'actifs et l'augmentation de capital, le plan de redressement présenté en mars prévoit en effet des suppressions de postes que le groupe a chiffrées à 5.000 le 19 juin dernier. Or, pour Francine Blanche, déléguée CGT et coordinatrice intersyndicale, "il y a d'autres solutions que les suppressions d'emplois" pour redresser Alstom.La Bourse s'est quant à elle montrée prudente dans l'attente de plus amples informations. En fin de séance, malgré une hausse de 1,36%, l'action est demeurée sous les 3 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:41

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