Pechiney estime que l'offre d'Alcan est la pire des solutions

S'il dit ne pas aimer le terme de "chevalier blanc", le PDG de Pechiney n'en espère pas moins être en mesure de trouver une solution alternative à l'offre d'achat initiée en début de semaine par son concurrent Alcan. Interrogé par Le Figaro et le Financial Times, Jean-Pierre Rodier continue en effet à juger "ridicule" le prix offert par le Canadien et considère que ce dernier a souhaité réaliser "un véritable rapt" en déclenchant une opération hostile.Autre point de discorde, Pechiney conteste le montant des synergies calculé par Alcan. Dans son entretien au Figaro, Jean-Pierre Rodier dit qu'en 1999, Alcan, Algroup et Pechiney (qui souhaitaient alors fusionner) avaient identifié 600 millions d'euros de synergies. "Alcan dit qu'il en a fait 200 avec Alusuisse [Algroup] et qu'il en identifie 250 avec nous, ce qui fait au total 450. Où est le reste?", s'étonne-t-il.Dans ces conditions, le groupe français se dit prêt à envisager n'importe quelle autre solution. "Il y a beaucoup d'options pour Pechiney et à toutes choses égales, je pense que n'importe laquelle d'entre elles est meilleure que l'offre d'Alcan", a-t-il expliqué au quotidien anglo-saxon.Continuer la route seul pourrait être une solution. "C'est une première option que nous pouvons sans difficulté envisager car Pechiney est une entreprise superbe", a-t-il répondu au Figaro.Le second scénario envisageable pourrait bien entendu être le rapprochement avec un acteur autre qu'Alcan. "Plusieurs grands groupes ont déjà téléphoné et d'autres vont bientôt suivre", a-t-il expliqué, confiant dans la qualité de son entreprise, au Financial Times. Alors que certains groupes sont plus ou moins hors course selon le marché (Alcoa pourrait se heurter à un problème de concurrence), c'est le nom de Norsk Hydro qui revient le plus souvent dans les conversations depuis quelques jours. Interrogé par le Figaro sur d'éventuels contacts avec le Norvégien, Jean-Pierre Rodier n'a naturellement pas souhaité répondre.Le ton monte donc peu à peu entre Alcan et Pechiney. Et chacun semble bel et bien déterminé à camper sur ses positions. D'autant plus, en ce qui concerne Pechiney, que Jean-Pierre Rodier affirme avoir d'ores et déjà reçu le soutien de 40% de son actionnariat.La bataille qui s'engage est en tout cas du goût du marché. Le cours, de 43,51 euros vendredi soir, reste au-delà du prix offert par Alcan, ce qui montre que les investisseurs privilégient le scénario d'une proposition plus généreuse. "Le marché adore ce genre d'histoires, il attend la prochaine offre", conclut un courtier contacté par l'AFP.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.