Baptisé Eulia, le holding commun entre les deux établissements regroupait sous le label CDC Ixis les activités de banque de gros et de gestion d'actifs de la Caisse, auxquelles s'ajoutaient de l'immobilier, de l'assurance-vie et un vaste portefeuille de participations. La logique industrielle de tout cela ? Bien malin qui peut dire aujourd'hui où elle résidait. Si l'organisation de l'ensemble avait été plus limpide, si le torchon n'avait pas très vite brûlé entre les deux partenaires, si la conjoncture avait été meilleure, peut-être Eulia aurait-elle trouvé sa place dans la paysage financier français. Mais avec des si... L'heure de la simplification a donc sonné. Les Caisses d'épargne vont mettre la main sur une banque d'investissement de taille moyenne, tandis que la Caisse récupérera ses participations stratégiques et l'Etat un peu de cash. Au final, la CDC restera tout de même l'actionnaire de référence de la Caisse nationale des caisses d'épargne avec au moins la minorité de blocage. Un actionnaire de référence bien utile pour rassurer les autorités de place qui voient débouler les Caisses d'épargne sur un marché nouveau pour elles. Car la reprise d'Eulia, objectif de longue date de Charles Milhaud, n'est pas un exercice sans risque. La banque d'investissement et la gestion d'actifs demandent des reins et des nerfs solides. Il y faut à la fois des capitaux propres et des compétences. Les Caisses d'épargne ne manquent pas des premiers, mais la structure décentralisée du groupe devra probablement évoluer. Quant aux secondes, peut être faudra-t-il aller les chercher ailleurs. Une chose est sûre, si cette opération aboutit, les Caisses d'épargne changeront d'époque. Quant à la CDC, elle sera toujours là pour veiller au grain.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:42

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